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    Hollywood, généreux donateur

    La Mecque du cinéma n'est pas seulement une industrie cloisonnée par les billets verts. Elle a aussi un cœur et le prouve.

    Qui a dit que Hollywood n'avait pas bon cœur ?

    Longtemps, Hollywood avait mauvaise presse en matière de générosité. Elle était accusée, à tort, de rester insensible, froide, ne mobilisant les mentalités que sur des "causes du moment".

    Mais, une récente enquête du magazine spécialisé, Hollywood Reporter, a démontré le contraire, brossant un tableau réjouissant sur les méthodes philanthropiques d'Hollywood. Machine à rêves fonctionnant à coup de millions de dollars, la capitale du cinéma a rehaussé les épaules et a prouvé que, derrière les strass du star-system, se cachait un cœur gros comme ça.

    Début des années 80, le SIDA. Appelé à l'époque le cancer gay, il se déclare dans les couloirs des studios. L'acteur Rock Hudson est la première vedette people à déclarer sa séropositivité ; il succombe en 1985. Hollywood se sent alors concerné par un fléau, qui finalement n'arrive pas qu'aux autres.

    La mobilisation va ainsi naître. Toutes les entreprises du spectacle, les grandes majors, et stars dépensent, dès lors, sans compter, pour venir en aide aux associations caricatives qui se battent contre le SIDA, le cancer, l'enfance maltraitée, les homeless (les sans-abris) ou la faim dans le tiers-monde ... Vivant, certes, en vases clos, ils restent avant tout des êtres humains, sensibles aux souffrances de leurs congénères.

    C'est ainsi que l'on apprend que l'oncle Picsou n'est pas si avare que sa légende laisse à croire. Pour T.J. Baptie, directrice de la Fondation Disney, " la philanthropie est un choix très personnel ; vous ne pouvez forcer les gens ou les compagnies à le faire. (...) Mais, beaucoup donnent généreusement ". Walt Disney World distribue entre 2 à 3 millions de dollars par an, et ses parcs de jeux environ 1 million pour des programmes de recherche médicale sur le traitement des enfants malades.

    La stratégie philanthropique de la plupart des entreprises se fonde sur de généreuses donations en billets verts. Mais, il ne suffit pas de graisser les fondations.

    Le savoir-faire, les capacités, le talent peuvent être aussi mises à contribution. Bill Haber, bien avant d'être le cofondateur de CAA (Creative Artists Agency), l'une des plus grosses agences d'artistes, avait enseigné pour des enfants aveugles. En 1995, après avoir réussi sa vie professionnelle, il plaque tout pour rejoindre bénévolement Save the children, une association internationale non-gouvernementale qui s'occupe principalement de la santé et l'éducation des enfants dans les pays en guerre.

    D'autres mettent leur image de marque à disposition d'une œuvre. Arnold Schwarzenegger, Mr Muscle de Hollywood, met toute son énergie dans The Inner City Games, compétitions sportives organisées dans les banlieues de douze villes des Etats-Unis. Le but est de rassembler tous les mômes en difficultés pour une sorte de Jeux Olympique des cités. Plus de 500 000 jeunes sont concernés ; le héros de Terminator est un parrain actif, ne se contentant pas de faire une apparition guest star lors des manifestations. Après avoir été représentant des sports dans le gouvernement républicain Bush, il se défonce pour mettre en place des programmes d'aide aux ados en partenariat avec les écoles et les pouvoirs publics.

    Depuis qu'il a réalisé La liste de Schindler, le talentueux Steven Spielberg reverse une partie des profits engrangés par ses succès ciné à diverses associations de la communauté juive qui oeuvrent au respect et souvenirs de l'Holocauste. Son activisme en mémoire de la Shoah est remarquable. Mais, il s'occupe aussi de Starbright Foundation qui développe divers projets pour améliorer la qualité de soins des enfants malades.

    Altruiste, l'acteur et producteur Michael Douglas l'est. Avec son père, Kirk, il contribue généreusement au financement de la Motion Picture and Television Fund – MPTF, créant un hôpital et une résidence de repos pour les membres de l'industrie du spectacle. Il s'improvise aussi organisateur d'un tournoi de golf annuel, qui rassemble toutes les personnalités prêtes à débourser quelques milliers de dollars pour un dix-huit trous.

    Luttes contre le cancer, la maladie d'Alzheimer, de Parkinsson ou la polio... tous se sentent concernés. Par exemple, les cancers d'Olivia Newton-John (Grease) et d'Elisabeth Taylor ou les maladies de Mia Farrow et Ronald Reagan témoignent que chacun peut être touché par ces maux.

    Mais, le grand combat de cette fin de siècle reste la lutte contre le SIDA. Tous les moyens sont bons pour mobiliser les célébrités. Dons, création d'événementiels, tels que des dîners prestigieux comme celui de l'AMFAR, où pour 10 000 FF, les stars mangent dans un restaurant de Cannes, ventes aux enchères et autres manifestations, tous les fonds et contributions généreuses sont les bienvenus. En la matière, les associations sont pléthores (Aid for AIDS de la Princesse Diana, Aids project L.A. de David Geffen de Dreamworks, Paws L.A., Elisabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation...). Les majors distribuent à tour de bras des millions de dollars pour la prévention de cette maladie. Le plus contributeur est le studio MIRAMAX des frères Weinstein, filiale de Disney, qui, chaque année, distribue un million de dollars à l'AMFAR.

    Hollywood, machine à frics. Mais, aussi, précieux donateur. L.B

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