Depuis sa création il y a 15 ans par Jack Lang, la fête du cinéma n’a cessé d’attirer de plus en plus de spectateurs. Cette année, les organisateurs peuvent afficher leur satisfaction. Avec plus de 4,3 millions d’entrées, l’édition 1999 vient de pulvériser tous les records, dont celui de l’année 1997 qui affichait déjà 4 millions de spectateurs. Une hausse de 7,5% du taux de fréquentation par rapport à 97 et de 30% par rapport à 98 (c’est vrai que l’an dernier, la concurrence avec le mondial avait été plus que difficile). Il faut dire que cette fois ci, toutes les conditions étaient réunies pour que la fête soit un véritable succès : aucun footballeur à l’horizon, une météo favorable (tout le monde sait bien que la pluie attire les foules dans les salles) et une programmation attractive.
C’est dans la région parisienne que la fête a le mieux marché avec plus d’1 million d’entrées sur trois jours. Dans les petites villes, où les grosses productions n’étaient pas encore sur les écrans, la fréquentation a augmenté plus doucement. Le grand vainqueur de cette fête 1999 est incontestablement Matrix. Effets spéciaux à gogos, acteurs convaincants et scénario tordu, le tout saupoudré d’un zeste de philosophie, telle est la recette du succès selon les frères Wachowski. Et ça marche puisque le film a largement dépassé la barre fatidique des deux millions d’entrées dans les salles en moins d’une semaine. Derrière Matrix, on retrouve d’autres grosses productions américaines comme Haute Voltige, Sexe intentions ou encore The Faculty. Le public adolescent, auquel ces deux derniers films étaient plus particulièrement destinés a répondu présent à l’appel, profitant de la fin des cours pour aller remplir les salles.
Loin de ces films à gros budgets, et dans un registre plus intimiste, on note la belle performance de quelques films européens comme Tout sur ma mère de Pedro Almodovar, The little voice de Mark Herman ainsi que la comédie de Charlotte de Turckheim Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs. Côté cinéma d’art et d’essai, ce sont les papys cubains de Buena Vista Social Club (Wim Wenders) qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. Ce phénomène est encourageant pour les organisateurs de la manifestation, car il prouve que la fête du cinéma peut aussi aider les petits films à rencontrer leur public. Le bilan de ce cru 1999 est donc plus que positif. Alors, il ne nous reste plus qu' à vous dire à l’année prochaine, pour de nouvelles aventures.N.L.