L'argent fait-il le bonheur ? On ne sait pas. Mais, en tout cas, un bras de fer est engagé entre deux mastodontes d'Hollywood, Jeffrey Katzenberg et Michael Eisner, qui se déchirent pour des millions de dollars.
Fondateur avec ses amis Spielberg et Geffen des Studios Dreamworks, Jeffrey Katzenberg a dirigé les Studios Disney pendant dix ans, entre 1984 et 1994. Il est entré en conflit avec son ancien employeur et lui réclame au moins 250 millions de dollars, voire le double.
Cette bataille légale est le second épisode de l'affrontement entre Katzenberg et Eisner. Dans une première phase, Disney avait reconnu dans un accord à l'amiable devoir de l'argent à Jeffrey Kaztenberg et les deux parties avaient accepté de laisser un médiateur décider du montant de la somme due.
Mais, portée sur la place publique, la bataille a pris de l'ampleur devant un juge à la retraite depuis le 26 avril.Le contentieux porte sur les termes du contrat qui, selon les affirmations de Katzenberg, prévoyait que Disney devait verser, à perpétuité, 2% des profits générés par les 700 films et émissions TV qu'ils avaient créé depuis son arrivée (avec des succès comme Le Roi Lion, La Belle et la Bête ou Good Morning Vietnam).
Cette annuité bonificatrice est contestée par les défenseurs de Disney, qui prétendent que Katzenberg n'a pas été aussi efficace qu'il le prétend ; ses films mis en chantier accusaient un déficit de 231 millions de dollars lorsqu'il a quitté Disney en 1994. De plus, les droits à son bonus sont caducs dans la mesure où il a quitté les studios deux ans avant l'expiration de son contrat. Il savait qu'"il n'aurait pas toutes les friandises" en partant prématurément, a expliqué Michael Eisner, durant son premier jour de déposition.
Les friandises de Kaztenberg étaient impressionnantes ; dans son contrat figurait une maison de 5 millions de dollars, des équipements vidéo de 100 000 dollars, des avions privés et les services d'un majordome. Il reconnait avoir touché 100 millions de dollars de plus de son salaire durant ses dix années chez Disney.
Ces affirmations ont jeté un trouble sur les pratiques des acteurs, metteurs en scène, scénaristes intéressés aux profits d'un film. Un mémorandum de l'ancien comptable chez Disney, Bill Clark, a été introduit devant le juge où il détaille précisément comment Disney sous-estime ses revenus et surestime ses dépenses.
Anciens frères quand ils travaillaient ensemble à la Paramount au début des années 80, Katzenberg et Eisner se livrent ainsi à une bataille de gros sous. Le père de Mickey doit se retourner dans sa tombe !L.B