Est-ce la victoire des Bleus d'Aimée Jacquet à la dernière Coupe du Monde de football qui a stimulé la fréquentation des salles de cinéma en France ? En tout cas, les chiffres sont tombés et il est sûr que l'année cinématographique en 1998 aura été marquée par des records en tout genre : 170,1 millions de spectateurs ont draîné les salles de cinéma (+ 14,2 %).
Le cap de six milliards de francs de recettes a été atteint (+15,8 %). Mais, le plus regrettable est l'effondrement de la part de marché du cinéma français (27,4 %) qui tombe à son plus bas niveau historique.
La fréquentation de salles atteint son meilleur score depuis 1985. La province pèse pour 71,5 % des entrées (69,4 % en 97), et ce sont les villes de plus de 100 000 habitants qui ont contribué à la hausse (+ 18,6 %).
Titanic, Les visiteurs 2, Taxi et Le dîner de cons ont fortement dopé les entrées des quatre premiers mois de l'année, le pic se situant en février avec 20,48 millions d'entrées.
Le Titanic n'a pas fait naufrage, puisque les aventures romantiques de Leonardo DiCaprio et Kate Winslet ont fait l'unanimité chez 21 millions de fondus.
Les trois succès français du début d'année laissaient présager un avenir radieux pour le cinéma hexagonal. Au contraire, celui s'effondra en dessous du seuil de 30%, son plus mauvais niveau (27,4%) depuis les données disponibles de l'après-guerre.
Il est loin le temps des 58,5% PDM de l'année 73, année historique pour le cinéma français.
Pour la première fois depuis 1960, le cinéma américain enregistre un record : plus de 100 millions de spectateurs et 63,5% de parts de marché. Il est indéniable que les résultats exceptionnels et historiques du Titanic ont tronqué la conjoncture.
Le cinéma français doit se resaisir et redresser la barre. Les aventures d'Astérix ont peut-être inversé cette tendance. Espérons-le. L.B