Un court métrage, L'empereur Tomato-Ketchup, du cinéaste japonais Terayama, a été saisi "à titre conservatoire". Une enquête a été ouverte, après que des spectateurs se soient plaints à la police de scènes licencieuses tournées avec des enfants.
Tourné en 1970 par le cinéaste aujourd'hui disparu, le film a reçu un visa d'exploitation lors de son arrivée en France en 1975. Il contient une ou deux scènes à connotations sexuelles avec de très jeunes mineurs, indique-t-on de source judiciaire.
"Qu'il y ait un visa d'exploitation ne veut pas dire que l'on ne puisse pas engager des poursuites si l'infraction est constatée", a indiqué le procureur de la République de Grenoble. "On ne peut pas laisser croire que tout est permis sous le couvert de l'art", a-t-il ajouté.
Michel Warren, directeur de la cinémathèque de Grenoble depuis 1972, a été entendu par la police. "Oui, c'est un film provocateur", a-t-il admis, jeudi, lors d'une conférence de presse, mais "en rien pornographique". Le public de la cinémathèque est un public averti et tous les spectateurs avaient plus de 16 ans, a-t-il encore expliqué.
Des membres de l'association co-organisant le Festival se sont également plaints à l'issue de la projection. "Tous les membres de l'association ont été choqués", explique Christophe Tollé, un des dirigeants. "Nous n'avons jamais été prévenus du contenu du film et nous avons été choqués par le film lui-même". C'est "le fait de faire poser des enfants nus" qui a choqué, souligne-t-il, suggérant une révision du visa d'exploitation. A.F.P