A l'approche du 52e festival international du film de Cannes, le cinéma hexagonal retrouve une certaine vigueur. Boostée par les aventures historix d' Astérix et Obélix contre César, qui recueillent plus de 8,5 millions de Gaulois, d'autres films rafraîchissent le box-office : ainsi, Les enfants du marais de Jean Becker (Elisa, L'été meurtrier) obtiennent plus de 1,4 millions d'entrées en 6 semaines, tout comme la comédie de Gabriel Aghion, Belle maman avec Catherine Deneuve et Mathilde Seigner (1,1 millions, en 5 semaines).
Mais, la palme revient incontestablement à la bosse du Quasimodo d'El Paris de Patrick Timsit (avec Frolo Berry et Phoebus Elbaz) qui est devenu millionnaire (pas grâce à Philippe Risoli) en moins de 3 semaines.
Le premier film de Djamel Bensalah, Le ciel, les oiseaux et ta mère (avec Djamel Debbouze) a lui aussi dépassé le million, et les déboires du Vénus beauté (institut) de Toni Marshall (avec Nathalie Baye et Samuel Le Bihan) s'en approchent à grand pas.
Y-a-t-il un effet Astérix ? Certainement. Sa position magique (c'est pour aider le cinéma français dixit le producteur Claude Berri) prend effet. La comédie de Claude Zidi, menée par les irréductibles Gérard Depardieu et Christian Clavier, a franchi le seuil de la rentabilité avec plus de dix millions d'adeptes en Europe.
Certes, elle a cédé la tête du box-office, mais elle a battu les records du meilleur premier jour d'exploitation (446.274 pour 780 copies) et de la meilleure première semaine (2.718.443 spectateurs).
Actuellement, la superproduction franco-germano-italienne cartonne en Allemagne et en Grêce, en attendant sa sortie en Italie chez les tifosi de Détritus Benigni.
Mais, Astérix n'atteindra certainement pas le score du Diner de cons de Francis Veber (9,2 millions), film qui est toujours en exploitation en France, malgré sa sortie vidéo, et qui remporte un franc succès chez nos cousins québecois. Il devient le champion toutes catégories du cinéma français, avec plus de 1,356 million de dollars canadiens (895.000 USD), surpassant Indochine de Régis Wargnier qui avait cumulé en 1992 des recettes de 1,353 million de dollars canadiens (893.000 USD).
Cette poignée de millionnaires place la part du cinéma français à 46% (soit plus de 19 millions d'entrées depuis le 1er janvier), faisant jeu égal avec le cinéma outre-atlantique (49%, soit 20,9 millions).
Mais, selon le Film Français, le marché est plutôt morose : la fréquentation est en baisse de 47% par rapport à la même semaine et de 24% depuis le début de l'année par rapport à la même période l'an dernier.
Le cinéma français s'en tire pas trop mal, malgré les récents échecs de Trafic d'influence de Dominique Farrugia, Babel de Pullicino et de L'âme soeur de Bigard. Les bons démarrages de Romance de Catherine Breillat (Parfait amour, 36 fillettes) et de Je règle mon pas sur le pas de mon père de Rémy Waterhouse confirment peut-être cette évolution.
Attendons les sorties prochaines du Derrière de Valérie Lemercier (le 28 avril) et de l'attendu Pola X de Léos Carax (le 12 mai) pour juger. L.B