L'industrie cinématographique est au beau fixe dans le pays du soleil levant. Presque tous les indicateurs ont enregistré une hausse en 1998, année où le Japon a perdu un de ses plus grands cinéastes, Akira Kurosawa. L'Association des producteurs japonais vient de publier les chiffres annuels. En voici le bilan.
Comme dans de nombreux pays du monde, Titanic a renfloué les caisses des cinémas. Au Japon, le film a draîné des milliers de Japonais, ce qui a provoqué une augmentation de 8,8 pour cent du taux de fréquentation, soit 155 millions de spectateurs. Et le box-office a quant à lui connu une croissance de 9,2 pour cent par rapport à 1997 : une belle et prospère année qui a rapporté 9, 35 milliards de francs (193,5 milliards de yen).
On doit ce regain de vitalité non pas au seul mérite de Titanic, mais également à la (certains diront pas très chrétienne) multiplication des multiplexes. Les salles de cinéma, environ 2000, poussent bien plus vite que les bonsaïs puisqu'en un an, on en a construit 109. L'arrivée des multiplexes a nuit à de nombreux petits cinémas, contraints de fermer et de s'imposer face à l'engouement du public pour les nouveaux complexes. Le prix d'une place de cinéma au Japon est de 55,50 francs, en augmentation de 0,4 pour cent.
Et l'avenir est prometteur. M. Isao Matsuoka, directeur de l'Association du cinéma et des studio Toho, estime que d'ici 2006, 1200 à 1300 nouveaux écrans seront installés, et des centaines de cinémas construits. Seule ombre au tableau de ces résultats plus que satisfaisants, la production des films japonais. Les trois plus grands studios, Toho, Toei et Shochiku, n'ont produit que 63 films, soit 15 de moins qu'en 1997. Une petite baisse de régime pour la production qui cependant est bien loin de se faire hara-kiri.M.L