Baigné de 3 cultures (la française, l'allemande et l'américaine), ayant vécu à Francfort, à Paris, aux Etats-Unis et désormais dans le Sud de la France, Marcel Ophuls s'affirme comme un réalisateur sans frontières.
Avec 11 films à l'affiche et un colloque organisé par le CLEMI, la Cinémathèque de Toulouse propose jusqu'au 27 janvier une rétrospective des films les plus rares ou inédits (The memory of justice, A sense of loss) de ce cinéaste sans concession, en sa présence.
Les films de Marcel Ophuls, notamment les documentaires qui constituent l'essentiel de cette sélection, traitent de l'histoire politique et éthique de notre continent, qu'il s'agisse de la France de l'Occupation dans Le chagrin et la pitié (1969), de la vie de Klaus Barbie dans Hôtel Terminus (1988) ou encore du drame bosniaque dans Veillées d'armes (1994)... Quoi qu'il en soit, la conjugaison des points de référence propres à chacune des nationalités du cinéaste contribue à l'acuité de son regard et à une absence totale de complaisance.
A l'issue des films présentés, les rencontres avec cet auteur-réalisateur permettront de mieux appréhender l'homme et son parcours : celui qui débuta comme assistant de son père sur Lola Monthès (1955) et signa ses premiers courts métrages de fiction du nom de jeune fille de sa mère (Marcel Wall); celui qui réalisa, avec un précorse esprit d'ouverture, son premier long métrage : la comédie Peau de banane avec Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo, mais aussi de nombreuses fictions télévisées ou des films tels November days, documentaire-souvenirs sur l'effondrement du mur de Berlin.
Parmi les intervenants sont attendus en particulier, outre Marcel Ophuls : Gérard Leblanc (universitaire), Catherine Zins (monteuse), François Nivey (critique), Arthur Péléchian (cinéaste arménien), Catherine Pozzo di Borgo et Rony Brauman (auteurs), Yves Milliard (INA), Robert Bozzi, Eyal Sivan, Pierre Beuchot et Sandra Kogut (cinéastes).