Marc Tessier, directeur général du Centre national de la cinématographie, est à la fois réjouissant et décevant pour le bilan de l'année 1998.
Cependant, les chiffres qu'il annonce dans une interview à l'AFP sur la forte montée en puissance de la production et des investissements laissent espérer des jours meilleurs.
'A 2 ou 3 près, on atteindra 170 millions d'entrées en 98, peut-être un peu au delà mais certainement pas beaucoup plus, déclare Marc Tessier. Mais réjouissons nous. C'est d'autant plus exceptionnel que cette augmentation de 15 pour cent par rapport à 1997 intervient au cours d'une année où les Français ont été particulièrement sollicités par l'explosion des chaînes sur le satellite et le câble et par le grand démarrage d'Internet en France.
Pour le directeur général du CNC, le succès exceptionnel du Titanic n'explique qu'à moitié la forte progression de la fréquentation puisque au cours du premier semestre trois comédies françaises ont également connu un succès remarquable (Le Dîner de cons, Les Visiteurs 2 et Taxi).
Malgré ces performances, la part de marché du film français qui était de 34,5 pour cent en 1997 se situera entre 27 et 28 pour cent, ce qui est un mauvais chiffre, souligne Marc Tessier.
Au second semestre, les comédies nationales n'ont pas marché pas plus que des films dont on attendait beaucoup comme Alice et Martin ou L'Ecole de la chair. Seule La vie rêvée des anges a renouvelé les bonnes performances de Marius et Jeannette et de Western en 97.
'Nous allons proposer pour 1999 un renforcement du soutien financier aux distributeurs, en France, puis en Europe pour répondre à cette concurrence accrue. Nous sommes sur le point de tomber d'accord sur un dispositif qui s'appliquera dès l'an prochain pour augmenter le soutien à la promotion des films français en France.'
Pourtant, Marc Tessier se félicite du 'rôle dynamique' joué par les multiplexes: 'on dit souvent que le public nouveau ou occasionnel attiré par les multiplexes est pro-américain. Le premier semestre nous a montré le contraire. Regardez les entrées du Dîner de cons. Ce n'est pas la nationalité mais le type de film qui compte. Si le cinéma français offre des films populaires, des comédies, des grandes fresques historiques, il gardera le public du Titanic. Le manque de films de ce type au second semestre explique notre déception...'
Le patron du CNC note que '1998 sera une mauvaise année pour les parts de marché des cinémas nationaux dans l'ensemble de l'Europe. Nous avons eu plusieurs grands succès pour compenser l'effet Titanic. Dans aucun autre pays, la part de marché ne va dépasser, à ma connaissance, les 20 pour cent. Ce sera le plus souvent entre 10 et 15 pour cent. AFP