Cette année 98 aura été l'année de tous les rebondissements surtout pour Seagram, PolyGram, Universal et MGM.
Le géant Seagram, qui a racheté Universal il y a trois ans, continue son irrésistible ascension vers le pouvoir et réorganise à sa manière le paysage cinématographique.
Seagram a acquis PolyGram dans son ensemble en juin dernier.
Ayant fait cette acquisition pour un montant de plus de 10,2 milliards de dollars, le tout puissant Seagram projette aussitôt de se séparer du 'canard boîteux', PFE (PolyGram Filmed Entertainment,la partie film de PolyGram) dont les résultats sont largement déficitaires.
Les bénéfices avaient augmenté de 23 pour cent au premier trimestre 98 mais cela provenaient essentiellement des ventes vidéo. Les films Elizabeth et Very Bad Things n'ont pas eu le succès escompté.
Mais Seagram a du mal à se décider. Les clients potentiels sont pourtant nombreux comme Canal Plus et Metro Goldwyn Mayer (MGM).
Canal Plus a finalement décidé de se retirer des négociations. Seagram demandait quelque 400 millions de dollars pour PFE. Trop cher pour Canal qui ne voulait pas débourser plus de 300 millions de dollars (1,8 milliard de francs).
Finalement MGM ne rachètera que le catalogue filmique de PFE. C'est un catalogue filmique de plus de 1.500 films qui change de main. MGM détient désormais les droits de films célèbres comme Platoon, Quatre mariages et un enterrement, et Quand Harry rencontre Sally.
C'est le président de Seagram, Edgar Bronfman Jr., qui se réjouit des changements. Seagram 'absorbe' définitivement tout ce qui lui semble bon, que ce soit dans le domaine du divertissement ou de la commercialisation d'alcool (son groupe 'Seagram Spirits and Wine' vend de l'alcool à travers 150 pays !). Une grande entreprise qui rêve de monopole...L.P.