Alors que se sont ouverts en quelques jours 2 grands multiplexes parisiens (UGC Ciné Cité Bercy le 9/12 et Gaumont Aquaboulevard le 16/12), le Centre national de la cinématographie (CNC) publie une étude montrant que cette 'nouvelle génération' de salles a eu une influence positive sur la fréquentation.
La hausse de la fréquentation a été plus forte dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, conséquence directe de la montée en puissance des multiplexes qui, au centre ou à la périphérie des villes, ont réussi à conquérir de nouveaux publics, constate Marc Tessier, directeur général du CNC.
Selon ce dossier sur 'la géographie du cinéma' (évolution 96/97), la fréquentation a parfois progressé de façon 'spectaculaire' : 50,3 pour cent à Valenciennes, 39,9 à Lille, 37,9 à Nantes, 28,7 à Pau, 20,4 pour cent à Toulouse, agglomérations qui ont vu naître des multiplexes.
Avec 4.659 salles implantées dans plus de 1.600 communes à travers la France, les écrans sont bien répartis sur l'ensemble du territoire. Mais l'indice de fréquentation par rapport à la population est révélateur de 'disparités importantes' : il est de 12,77 à Paris contre 0,99 dans la Meuse et 1,18 dans l'Ariège ou les Ardennes.
A l'échelle de la France, l'indice est de 2,52 pour cent : un Parisien va donc cinq à six fois plus au cinéma qu'un Français moyen.
Quelque 350 salles parisiennes (973.038 fauteuils) ont accueilli l'an dernier plus de 26 millions de spectateurs mais 'les récentes implantations ont sensiblement modifié les pôles cinématographiques de la capitale', constate l'étude. En baisse les Champs Elysées, le Quartier Latin et les Boulevards, en hausse les Halles, Montparnasse, le XVIIIè et le XIXè.
Le CNC constate cependant une chute globale des entrées à Paris de 1993 à 1997 : si les trois multiplexes parisiens ont attiré, pendant cette période 2.300.000 spectateurs supplémentaires, 'les autres cinémas de la capitale en ont perdu 3.800.000'. Cette baisse affecte les 3/4 des établissements parisiens et 'près d'un quart enregistre une perte supérieure à 30 pour cent'.
Si les multiplexes ont joué un rôle dans cette chute, particulièrement sévère pour les salles classées recherche ou art et essai du Quartier Latin, le CNC estime qu'ils n'en sont pas seuls responsables et invoque l'attrait des chaînes thématiques consacrées au cinéma récent et au répertoire.
M. Tessier souligne cependant les risques que présente 'la mutation du parc de salles' pour la diversité de l'offre et pour les exploitants indépendants. Deux experts doivent d'ailleurs proposer une redéfinition des critères des aides sélectives.A.F.P.