Un sujet paradoxalement tabou dans le cinéma pornographique revient à l'ordre du jour. Il s'agit du port du préservatif lors des relations sexuelles entre les différents partenaires. En effet, de nombreux acteurs et actrices issus du porno ont contracté le virus du sida. Ainsi, en janvier 1998, cinq personnes ont été signalées porteuses du virus. Des stars telles que Janine ont eu la chance de ne pas être contaminées. En revanche, les jours du réalisateur John Stagliano et d'une star du porno nommée Nena Cherry sont comptés. Quant à John Holmes, il est décédé en 1988. 1988 ? Dix années ont été nécessaires pour que les producteurs des films X commencent à s'interroger bien que certains à l'instar de l'actrice Nina Hartley exigent dès leurs débuts que leurs partenaires soient ' protégés ' et ce d'autant plus que 700 films pornos environ sont tournés chaque année.
Le président de Vivid Vidéo, Steven Hirsch, incite depuis avril les acteurs à mettre un préservatif en rejetant l'adage ' Il n'y a pas de morts et de maladies '. Métro et VCA se sont joints à cette initiative. Mais, Hirsch doit faire face à des problèmes financiers car les préservatifs ont un coût. Pourtant, une vie humaine n'a pas de prix. De plus, le choix du port du préservatif appartient souvent aux acteurs.
Le rôle de l'Adult Industry Medical consiste dans un tel contexte à informer les protagonistes mais également à créer des fichiers comportant le nom des acteurs atteints. Ainsi, alors que l'Adult Industry Medical prône une certaine ouverture, les acteurs victimes du sida sont une fois de plus exclus en raison de l'existence de ces fichiers. Les mentalités ont encore un long chemin à parcourir en vue d'évoluer car le débat concernant le port du préservatif en est qu'à ses balbutiements, le principal étant que les fans du porno ne suivent pas l'exemple des dissidents du port de ce petit bout de latex capable d'épargner des vies.