Eric Heumann est un homme plein d'ambition et de volonté. Il déborde de projets et s'acharne à vivre pleinement et librement sa passion : la production et la réalisation cinématographiques. Il y a un an, il se séparait de Bac Films et s'associait à Marc Sillam, ancien directeur-général du groupe AB. Depuis, il a monté autour de Paradis Films un label qui regorge de nouveaux auteurs, pour la plupart très talentueux. C'est la Palme d'or 'L'éternité et un jour' de Théo Angelopoulos, auteur fidèle à Heumann depuis 'Paysage dans le brouillard' et 'Le regard d'Ulysse', qui permet à Paradis de clore le premier cycle. Le succès de Cannes garnit d'or le palmarès exceptionnel d'Eric Heumann, en tant que producteur (un Oscar du meilleur film étranger pour 'Indochine') et en tant que réalisateur (un Ours d'argent pour 'Port Djema').
Mais sa motivation première, à 41 ans, c'est la production, l'acquisition et, à plus long terme la distribution de nouveaux auteurs. 'Ce qui m'intéresse, c'est la recherche du talent. Exclusivement le talent' prétend le jeune loup qui avoue avoir plus de liberté depuis son éloignement des grands groupes. S'il s'est associé à Marc Sillam, c'est dans le but d'établir une structure financière de premier ordre, capable de fédérer production, acquisition et distribution, mais avec un grand choix d'auteurs et une certaine souplesse de budget. Ainsi, Heumann prévoit de coproduire 'Le vieil homme qui aimait les histoires d'amour' de Rolf de Heer, ainsi que les films de Gérard Blain et de Lâm Lê. En ce qui concerne les acquisitions, Paradis a acheté 'Shadrach', le premier film de Suzanna Styron, avec Andie McDowell et Harvey Keitel, 'Les choses que je ne t'ai jamais dites' de l'Espagnole Isabelle Coixet et 'The Shoe' de la Lituanienne Laila Pakalnina (présenté à Cannes). Heumann fait donc preuve d'un travail remarquable en faveur du cinéma indépendant et on peut s'attendre à le voir recevoir d'autres récompenses. F.G.