Le Studio Canal Plus est en pleine expansion. A sa tête, Brahim Chiaoua n'hésite pas à prendre des risques. Sur 23 oeuvres coproduites récemment, 10 sont des premiers films. Et les investissements sont importants : en 1997, 63.9 millions de francs ont été sortis de leurs caisses contre 24.3 millions en 1996. Parmi les 35 productions achevées récemment figurent 'Ca reste entre nous' de Martin Lamotte, 'Taxi' de Gérard Pirès et 'Paparazzi' d'Alain Berbérian. Et 40 sont encore en projet. Selon M. Chiaoua, 'le Studio a les moyens de produire tout ce qu'il souhaite, selon deux critères : la qualité artistique et la cohérence financière'. Aujourd'hui, la société a atteint un bon équilibre.
Mais le Studio a des obligations réglementaires et la concurrence s'inquiète quant à son investissement important dans le cinéma français. L'accord Canal Plus/Blic impose au Studio de ne pas investir plus de 25 pour cent dans ses filiales. Mais M. Chiaoua tient à rassurer ses concurrents en expliquant qu'il n'envisage pas de s'associer à d'autres sociétés que les Films Alain Sarde et Lazennec Films. Sauf Téléma qui pourrait, à terme se rapprocher d'eux.
En ce qui concerne la distribution, les liens avec Bac Films et MK2 sont très étroits mais tous resteront indépendants. La crainte de fusion avec ces sociétés, due au remaniement Havas/Générale des Eaux n'a donc pas lieu d'être.Si la polémique suit son cours, le Studio pourrait changer sa stratégie en investissant dans d'autres pays, c'est à dire dans le reste de l'Europe. Des films ont déjà été produits en Espagne, des négociations sont en cours avec l'Italie et les premiers projets anglais viennent d'être annoncés. Bref, le Studio Canal Plus a plus d'une corde à son arc. J.H.