Certain que peu d'exploitants auront le courage de refuser 'Godzilla', Sony exige 80 pour cent des recettes pour la première semaine d'exploitation aux Etats-Unis. Bien entendu, les propriétaires de salles sont outrés et tentent de s'organiser pour faire front commun contre le studio. Normalement, pour la première semaine d'exploitation d'un film sur le territoire américain, un studio réclame entre 70 et 90 pour cent des recettes nettes après déduction de certains frais administratifs. Ce pourcentage est ensuite dégressif pour les autres semaines.
Pour sa superproduction de l'été prochain, Sony exige 80 pour cent pour la première semaine, 75 pour cent pour la deuxième et enfin 70 pour cent pour les troisième et quatrième semaines. Plusieurs exploitants ont déjà exprimé leur indignation et refusent de se plier à la volonté du major. D'une part, ils craignent, s'ils acceptent, de créer un précédent. D'autre part, pour 'Titanic', malgré un coût de 200 millions de dollars, ils ont payé les pourcentages usuels et estiment qu'il n'y a donc aucune raison de verser plus pour 'Godzilla' dont le budget de production est de 120 millions. Toutefois, ils savent aussi, comme Sony, que 20 pour cent des recettes d'un 'blockbuster' valent mieux que 30 pour cent des recettes d'un petit film. Décidément, le monstre est déjà affamé, deux mois avant sa sortie.