Le cinéma britannique affiche depuis quelques années aux Oscars une belle santé qui se traduit cette année par le chiffre record de six nominations. Quatre des cinq nominées pour l'Oscar de la meilleure actrice sont britanniques (Judi Dench, Helena Bonham-Carter, Kate Winslet et Julie Christie), 'The Full Monty' est en course pour le meilleur film et son réalisateur pour l'Oscar du meilleur metteur en scène. En 1997, 'Le Patient Anglais', produit pas Miramx mais réalisé avec du personnel britannique, avait trusté les nominations. En 1996, Emma Thompson avait obtenu l'Oscar de la meilleure actrice. Cette renaissance du cinéma britannique s'est affirmée au début des années 90. En 1994, une comédie sans prétention, 'Quatre mariages et un enterrement' explose au box-office international. En 1996, c'est 'Trainspotting', qui crée la surprise en remportant un succès considérable.
La clé de ces réussites tient en partie au jeu de hasard, celui de la Loterie nationale. Le Arts Council (ACE), qui s'occupe de gérer l'argent de la Loterie, a attribué trois bourses en mai 1997 à trois consortiums de productions de films. Chacun d'entre eux a reçu un peu plus de 300 millions de francs sur 6 ans, avec mission de promouvoir des films britanniques. A l'heure actuelle, quelque 470 millions ont été investis dans 85 projets.
Au lendemain de son élection triomphale en mai 1997, le Labour a annoncé des déductions fiscales sur les coûts de production de tout film au budget inférieur à 150 millions de francs. Résultat, en 1997, 124 films ont été tournés au Royaume-Uni, contre 95 en 1996 et 48 en 1992.
Malgré ces chiffres encourageants, près de 80 pour cent des recettes dans les cinémas britanniques vont toujours aux films américains. Paradoxalement, près de 50 pour cent des films britanniques ne trouvent même pas de distributeurs dans leur propre pays. L'ACE devrait annoncer prochainement des investissements supplémentaires pour améliorer la production. (Agence France Presse)