Du Titanic au film Alien, la résurrection, en passant par Le Cinquième Elément, le cinéma, notamment outre-Atlantique se révèle de plus en plus gourmand en effets spéciaux, comme l'a montré Imagina, le festival des nouvelles images de Monte-Carlo. Le nombre de films à effets visuels est passé de 15 films en 1994 à 33 en 1997, avec un net avantage au marché américain. Il y a 20 ans, c'est la trilogie de La Guerre des étoiles qui avait donné le coup d'envoi de l'utilisation à grande échelle des effets spéciaux. Parmi la trentaine de longs métrages de l'année passée utilisant des effets spéciaux, le film de James Cameron, Titanic restera dans les annales en matières de trucages. Aux commandes, l'Américain Rob Legato de Digital Domain, directeur des effets spéciaux. Il s'était notamment fait connaître avec Apollo 13.
Face aux Américains, les 'alchimistes' français tirent leur épingle du jeu. Ces sociétés, reconnues pour leur savoir faire, s'appelent Duboi, Ex-Machina, Buf Compagnie, Mac Guff Ligne. De plus en plus, elles sont amenées à s'exiler temporairement outre-Atlantique. 'Nous sommes obligées de travailler de plus en plus aux Etats-Unis avec les grosses productions, pour des questions de budget', a confié Arnaud Larmolette, de Buf Compagnie. La société s'est notamment fait un nom avec La Cité des enfants perdus. Spécialisée dans les images de synthèse, Buf Compagnie, qui emploie une quarantaine de personnes, a réalisé pour Batman et Robin de Joel Schumacher 56 plans (sur les 150 en 3D que compte le film), dont notamment 'un gel' des personages et d'une ville. 'L'année dernière nous avons réalisé 60 pour cent de notre chiffre d'affaires aux USA et cette année, cela devrait atteindre 80 pour cent'. Cet engouement pour la 'french touch' n'est pas due aux seules qualités des prestataires français, reconnait-il, mais il faut compter avec la saturation du marché américain, très sollicité par de grosses productions de plus en plus gourmandes en effets spéciaux et trucages. (Agence France Presse)