Le fonds de garantie de l'audiovisuel, sur lequel les ministres européens de la culture discutent depuis 1995, n'a toujours pas recueilli de consensus, lundi, lors d'un conseil culturel européen, a déclaré Mme Catherine Trautmann, ministre français de la Culture. 'Vendredi dernier, le Parlement européen a adopté un avis favorable sur ce fonds, doté de 30 millions d'écus, on pensait convaincre les réticents, cela n'a pas été possible', a regretté Mme Trautmann, qui s'est déclarée 'déçue'. En conséquence, le dossier a été transmis à la Grande-Bretagne, qui prendra la présidence tournante de l'Union européenne au 1er janvier prochain. Trois pays sont formellement opposés à ce fonds: l'Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. La France, principal pays européen producteur de cinéma et d'audiovisuel, a soutenu ce fonds, surtout à 'la lumière des résolutions du Sommet de Luxembourg sur l'emploi, qui encouragent les investissements dans les PME'. 'La France, a encore indiqué Mme Trautmann, ne veut pas être la principale bénéficiaire de ce fonds, elle a ses propres instruments et soutient les petits pays qui n'ont pas assez de production, comme le Danemark, la Finlande ou l'Irlande, et qui doivent être aidés'. 'Il ne faut pas venir se plaindre qu'il y a trop de productions TV américaines sur nos écrans, si on n'est pas capable d'avoir une stratégie européenne en la matière', a encore déclaré Mme Trautmann, qui regrette la règle de l'unanimité en vigueur dans les conseils culture. Selon le compromis luxembourgeois rejeté lundi, ce fonds devait être créé à titre expérimental pour 5 ans et doté d'un budget de 30 millions d'écus (33 millions USD) La proposition initiale était de 90 millions d'écus (99 millions USD). (AFP)
Fonds européen de garantie de l'audiovisuel : le compromis de 30 millions d'écus a été rejeté.