Le cinéma français prend ses marques pour ne pas rater son entrée sur le nouveau créneau technologique de la télévision payante, a déclaré jeudi Daniel Toscan du Plantier qui présentait à la presse les résultats du comité directeur d'Unifrance, l'organisme chargé de promouvoir le film français à l'étranger. Le président d'Unifrance qui entame son dixième mandat, a souligné que les films français ont attiré, l'an dernier, 16 millions de spectateurs européens en salles et 732 millions devant leur téléviseur. Avec la multiplication des télévisions payantes 'le cinéma français et indépendant a un rendez-vous historique à ne pas rater', a déclaré M. Toscan du Plantier, 'obsédé par ce créneau qu'il faut occuper en étant d'abord présent dans les salles.' 34 pour 100 des dépenses des ménages (soit 4,7 milliards de dollars) de l'Union Européenne pour le cinéma se sont portées l'an dernier sur les chaînes à péage (31,3 pour 100 sur les salles et 34,7 pour 100 pour la vidéo), selon une étude citée parUnifrance. 'Aucun distributeur en salles n'accepte de consentir un investissement un tant soit peu conséquent sur un film français, s'il n'a pas la quasi certitude d'une acquisition par une chaine de télévision'. Quelque 50 millions de spectateurs sont allés voir des films français dans le monde (à peu près le même nombre qu'en France), ce qui ne représente, selon les pays, que de 1 à 6,2 pour 100 de la fréquentation globale. Ces résultats sont en hausse, particulièrement au Québec ( 37,4 pour 100), en Allemagne, en Espagne, en Suisse, alors qu'ils stagnent ou sont négatifs en Italie et en Grande-Bretagne. L'objectif affiché est de doubler ces résultats en salles, dans lesquels l'Europe, premier client du cinéma français, entre pour 56 pour 100. Le Québec, où la progression est la plus forte, est le marché où la politique de soutien aux distributeurs, menée par Unifrance, s'est exercée le plus tôt et a été la plus systématique et la plus importante. Cette aide se traduit par le tirage de copies, les sous-titrages, les plaquettes de présentation, les dossiers de presse. Après l'abandon des festivals de Sarasota (USA) et Avoriaz (France), Unifrance développe sa 'politique événementielle' depuis trois ans avec des manifestations en Europe de l'Est (Prague, Budapest, Varsovie), en Australie (Sidney, Malbourne), aux Etats-Unis (Houston, New-York), au Québec, au Japon (Yokohama), au Mexique (Acapulco). Elle prévoit d'inviter à Yokohama et à Acapulco des acheteurs TV de la région Asie et de l'Amérique latine. Par ailleurs, Unifrance va célébrer '50 ans de cinéma français dans le monde', de l'été 98 à l'été 99, en envoyant dans une douzaine de villes européennes des 'commandos' de stars. Répondant à ceux qui lui ont parfois reproché ses 'fêtes' et son côté 'Club Med', Daniel Toscan du Plantier rappelle l'arrivée en jet privé d'Harrison Ford à Deauville et ajoute avec humour 'pour nous, c'est le charter classe touriste'. Le coût du Train Disney qui visite 53 villes en Europe pour le lancement, le mois prochain, de 'Hercule', le dernier dessin animé du studio, est équivalent au budget d'Unifrance. Ce budget s'élève en 1997 à près de 58MF contre 28MF en 1990. (AFP)
Le cinéma français prend ses marques pour investir dans la télévision payante