La Victorine SA, société gérante des Studios de la Victorine, a engagé vendredi contre la ville de Nice deux procédures judiciaires séparées, pour préjudice commercial et abus de pouvoir, et réclame 20 millions de francs de dommages-intérêts, ont annoncé ses responsables dans un communiqué. La société, émanation du groupe monégasque SAMIPA, producteur d'images, estime d'une part que la ville lui a fait subir un préjudice commercial depuis mai 1996, lorsque la mairie 'a fait publiquement connaître son intention de reprendre le bastion de La Victorine '. Elle a donc engagé vendredi devant le TGI une demande de dommages et intérêts pour une somme de 20 MF. Elle accuse d'autre part la municipalité d'abus de pouvoir, cette fois devant le Tribunal Administratif, pour avoir lancé le 9 septembre dernier un avis d'appel public de candidatures pour déléguer l'exploitation des studios. Selon La Victorine SA, cet appel 'méconnaît notre état de repreneur désigné par le Tribunal de Commerce de Nice et propose aux candidats potentiels desmatériels que nous avons achetés et acquités'. Les studios de La Victorine avaient été placés en redressement judiciaire en 1995 et rachetés en mai de la même année par la SAMIPA qui avait repris le passif de 2,6 MF. Depuis 1921, date de leur création, ils ont servi de cadre avant et après guerre au tournage de nombreux chefs d'oeuvres du cinéma, notamment français, tels Les Enfants du Paradis, les Visiteurs de Soir (Carné), l'Eternel Retour (Delannoy), Jeux Interdits (Clément), Lola Montes (Ophuls), Mélodie-en-sous-sol (Verneuil), le Testament d'Orphée (Cocteau) ou La Nuit Américaine (Truffaut). Delon, Belmondo et Vanessa Paradis viennent d'y passer plusieurs semaines pour Une Chance sur Deux et on y fabrique les décors du prochain film de John Frankenheimer qui attendent Robert de Niro. (AFP)
La Victorine SA engage deux procédures contre la mairie de Nice