Le cinéma en 3D fait son entrée au Louvre avec lecycle 'Le relief au cinéma' qui, du 9 au 26 octobre, permettra au spectateur chaussé de lunettes spéciales de revivre l'âge d'or d'un procédé balayé par l'arrivée du cinémascope.
'L'Homme au masque de cire' (House of Wax), réalisé en 1953 par André de Toth avec Vincent Price dans le rôle d'un sculpteur défiguré dans l'incendie d'un musée de cire, inaugure ce programme à l'Auditorium, suivi le lendemain du classique d'Alfred Hitchcock, 'Le meurtre était presque parfait' (Dial M for murder, 1954). Sueurs froides assurées au spectateur de ce thriller qui, grâce à des 'lunettes polarisantes', verra Margot (Grace Kelly) tuer à coups de ciseaux le meurtrier engagé pour la supprimer. Au programme figure également 'Le météore de la nuit' (It came from outer space) de Jack Arnold d'après Ray Bradbury, dont la première à Los Angeles en 1953 sema une panique effroyable. Pour renforcer la crédibilité d'une avalanche, le réalisateur avait fait placer des catapultes remplies de rochers en polystyrène près de l'écran. 'Jamais de ma vie je n'avais entendu de hurlements pareils', raconta Jack Arnold. Le cinéma en relief a connu un âge d'or fugitif au commencement des années 50 dans la production américaine de série B, selon Philippe-Alain Michaud, le programmateur de l'Auditorium. Hollywood cherchait alors un procédé spectaculaire qui freinerait l'érosion de la fréquentation, en chute libre depuis l'apparition de la télévision. Mais le 3D est cher et nécessite un dispositif lourd (écran d'argent,doubles projecteurs, objectifs spéciaux, lunettes...) et des compétences particulières. Quatre procédés différents sont utilisés, avec deux types de lunettes, 'polarisantes' ou 'anaglyphes'. (AFP) Il a pourtant survécu de façon épisodique dans le 'porno soft', le cinéma 'gore', les films de karaté et le cinéma expérimental. En 1962, Francis Ford Coppola met en scène un film érotique partiellement en relief, 'Bellboy and the playgirls'. En 1982, sort le premier film pornographique français en relief 'Le Pensionnat des petites salopes'. En 1991, 'Freddy's Dead: The finalnightmare' sort avec quelques séquences 'gore' en relief. Le Français Jean-Jacques Annaud a relevé ce défi en réalisant en 1995 pour les salles IMAX 3D 'Les Ailes du courage', une fiction sur la traversée de laCordillère des Andes par le pionnier de l'Aérospatiale Henri Guillaumet, un tournage extrêmement lourd avec des caméras pesant de 250 à 600 kg. Le film a rapporté près de 25 millions de dollars. Au programme de l'Auditorium du Louvre figurent notamment 'Le Fantôme de la rue Morgue' de Del Ruth, 'Dynasty' de Mei Chung Chang (Hong Kong), 'L'étrangecréature du lac noir' de Jack Arnold. Soutenu par Canal , ce cyle s'inscrit dans une série de manifestations autour du cinéma en relief organisées à Paris, Londres, Amsterdam et La Haye.