Allociné : Cela fait un an que vous êtes arrivée dans Un si grand soleil, quel bilan faites-vous de cette aventure et de l’évolution de Jade?
Shemss Audat : Je suis très heureuse d'incarner un personnage comme celui de Jade. Déjà parce que je joue souvent des flics et que je trouvais ça assez rigolo de me retrouver un peu de l'autre côté de la barrière. Et puis, Jade a une évolution assez incroyable. J'ai tout de suite beaucoup aimé ce personnage parce que c'est une fille pleine d'énergie, drôle, avec un vrai franc parlé et un fort tempérament. En ce sens, elle me ressemble beaucoup. On a souvent tendance à me confier des personnages assez sages et du coup d’avoir la possibilité d'incarner un personnage un petit peu plus foufou, c’est très agréable.
Mon personnage était parti de Montpellier, je ne m’attendais pas à revenir avec une intrigue aussi sympa. Ils m’ont fait un très beau cadeau. Ça a été très marrant de me grimer pour commettre ces cambriolages, de trouver tous ces looks différents, de porter plein de perruques et d'incarner plein de personnages différents.
Et puis c’était vraiment sympa aussi d'avoir cette rencontre avec le personnage de Folco Marchi (Ludo ndlr). Ça a tout de suite été très facile et très fluide entre nous. J'aime beaucoup sa manière de travailler. Je le trouve très inventif dans sa manière de jouer. Jade et Ludo ont un tempérament quand même assez joyeux, assez libre et je trouve que le couple fonctionne très bien. C’est très agréable de travailler avec lui mais également avec l'ensemble de mes partenaires.
Avez-vous été surprise de voir Jade se ranger ?
Oui, c'est surprenant ! Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle devienne comptable (rires). On est vraiment sur un virage à 180 degrés mais je continue d’essayer de garder cette espèce de fraîcheur. Elle arrive certainement à un âge où elle a envie de changer de vie. Et puis on ne lui a jamais trop tendu la main. Là, il y a quelqu'un qui lui donne envie de se poser. D'un coup, elle est valorisée et ça change sa vision des choses.
Jade vient de décrocher un CDI chez L. Cosmétiques. Malheureusement, elle va faire la rencontre de Jean-Pierre Casil (Frederick Guillaud), un client de l’entreprise. Que pouvez-vous nous dire sur cette intrigue qui arrive ?
Jean-Pierre Casil va profiter de son statut de meilleur client de la boîte pour faire des avances très poussées à Jade et même l’agresser sexuellement. Évidemment, Jade, qui a fait de la prison, ne va pas se laisser faire.
Jade va être amenée à croiser son agresseur à plusieurs reprises. Elle qui a horreur de la police, va-t-elle porter plainte malgré tout ?
Elle songe à parler à la police mais elle n'imagine pas qu'on puisse la croire une seule seconde à cause de son passé de cambrioleuse. De son côté, Jean-Pierre va passer à plusieurs reprises chez L. Cosmétiques et la narguer d'une certaine façon. A force, elle ne va plus tenir et va se venger en se faisant justice elle-même. Comme elle a ce passé de cambrioleuse, elle va s’introduire dans sa maison et détruire toute sa cave de cognac. Malheureusement, elle va laisser des traces de son passage. Comme elle est fichée, il va falloir qu’elle s’enfuit et quitte à nouveau Montpellier.
Jade et Akim (Aïssam Medhem) ont fait la paix. Va-t-il enquêter sur elle ou au contraire essayer de la protéger ?
Plusieurs personnes vont être au courant des raisons pour lesquelles elle a fait ça. Bilal va mettre en garde Akim en lui disant "C'est certainement pas ce que tu crois. La victime dans cette histoire, ce n’est certainement pas celle que tu crois". Il y a donc moult possibilités que le personnage de Jade soit blanchi.
Allez-vous quitter la série ?
Je ne sais pas (rires). Ça dépendra des scénaristes. Nous verrons bien.
J’imagine que son emménagement avec Ludo tombe à l’eau ?
C’est ça ! Ludo ne va malheureusement pas la suivre. D’ailleurs, on a tourné des adieux assez déchirants.
C'est donc la fin du couple Ludo-Jade ?
Oui. A moins que Jade revienne mais on verra bien. Tout peut arriver.
Vous avez récemment tourné dans la série La Jeune fille et la nuit, l’adaptation de l’œuvre de Guillaume Musso. Que pouvez-vous nous dire sur le personnage de Manon ?
Manon, c'est le seul personnage de la série qui n'existe quasiment pas dans le roman. Elle n’existe que dans les cinq premières pages. Sydney Gallonde, le producteur de la série, avait beaucoup aimé Manon dans le roman et avec Guillaume Musso, ils ont eu envie de le développer jusqu’à en faire l’un des personnages principaux.
Je trouvais ça assez rigolo de jouer cette flic enceinte. Elle a quitté les Stups pour rentrer dans la police municipale pour avoir une vie un peu plus tranquille. Dans le premier scénario, il y avait beaucoup plus de scènes sur la vie personnelle de Manon mais ils ont finalement voulu la rendre plus mystérieuse.
Elle était dans cette école quand Vinca a disparu. Ça a un peu traumatisé l'ensemble des élèves. Quand Thomas revient pour cette réunion d'anciens élèves, elle ne peut pas s’empêcher d’avoir envie de fouiner et de comprendre. Elle va malgré elle être rattrapée dans une histoire qui normalement n'est plus du tout dans ses fonctions actuelles. Malgré tout, elle va avoir envie d’enquêter.
Dans cette ambiance un peu glaciale, il y a une petite note d'humour à travers les personnages de Manon et Stéphane Pianelli.
On incarne vraiment le duo français. On est les seuls personnages de la série à ne pas venir d’une famille friquée. On incarne des personnages qui sont beaucoup plus populaires. Je pense qu'effectivement on apporte un peu de légèreté dans cette ambiance particulièrement lourde et pesante.
Est-ce que ça a été difficile de jongler entre l'anglais et le français ?
C'était un challenge de tourner en anglais et de tourner avec un réalisateur anglais. J'ai bossé mon accent (rires). Ce n’était pas très compliqué même si ce n’est pas arrivé très souvent que je sois obligée de passer d’une langue à l’autre dans la même journée. C'est vrai que j’étais plus détendue sur les scènes en français. Et en même temps, il y avait quelque chose de très agréable de tourner en anglais parce qu’on pense moins à chaque mot. On est dans une sorte d’élan. C’est un peu plus viscéral. C’est quelque chose de différent qui m’a apporté une autre forme de jeu
Vous avez doublé vos scènes pour les besoins de la version française. Ça n'a pas été trop compliqué comme exercice ?
Ça n’a pas été évident surtout qu’il faut faire le deuil des phrases qu’on aimait beaucoup et de la façon de dire les choses. On s'est vraiment attelées avec la directrice plateau à essayer de conserver un maximum la façon de parler de Manon. Ce n'était pas facile parce que je pense que c'est beaucoup plus simple de doubler un personnage qu'on doit inventer. Là, en l’occurrence, j’ai tourné les scènes que je double donc c’est un peu un deuil. J'aimerais que les gens regardent en version originale car c’est comme ça qu’on a tourné la série. Et parce que j’ai envie que les gens voient mon bel accent anglais aussi (rires).