Bien qu'il réalise un faux biopic sur Marilyn Monroe, Andrew Dominik n'est pas tendre avec l'icône hollywoodienne et sa carrière. Le cinéaste a en effet expliqué que, selon lui, le film "Les hommes préfèrent les blondes" était entièrement consacré aux "p*tains".
Des propos chocs extraits d'une interview avec la journaliste Christina Newland du magazine Sight and Sound du British Film Institute. Avant d'adapter l'oeuvre fictionnelle Blonde de Joyce Carol Oates, Andrew Dominik a admis ne pas être familier avec la filmographie de Marilyn Monroe.
Mais il a fait ses devoirs durant les dix ans de développement de ce projet et a rattrapé les films de la star, comme le souligne la journaliste. Même si pour le réalisateur, Marilyn Monroe a joué dans "beaucoup de films que personne ne regarde vraiment".
Andrew Dominik ne porte vraiment pas Les hommes préfèrent les blondes dans son coeur et étrille le passage avec la musique "Diamonds are a girl's best friend", qu'il qualifie de séquence de "conseils de soeurs" aux femmes lâches. Pour lui le message est "Si tu vas coucher, assure-toi d'être payé, ou est-ce que c'est juste de la prostitution romancée ?".
Nouvelle polémique pour le réalisateur de Blonde
Dans Les hommes préfèrent les blondes, film musical d'Howard Hawks sorti en 1953, Marilyn Monroe incarne Lorelei Lee, une femme un peu naïve qui est intéressée par les hommes riches. Elle organise un voyage à Paris pour elle et sa meilleure amie Dorothy Shaw (Jane Russell), aux frais de son richissime futur époux, Gus Esmond.
La triste réalité derrière ce film, culte dans la filmographie de Marilyn Monroe, est que l'actrice n'a été payée que 150 dollars pour ce rôle, tandis que sa partenaire de jeu Kane Russell a touché 150 000 dollars. Les hommes préfèrent les blondes a été acclamé par la critique, notamment pour le traitement fin et intelligent d'Howard Hawks sur le travail et le sexe, mais aussi pour la performance de Marilyn Monroe dans la peau d'une croqueuse de diamants. Mais pour Andrew Dominik, Les hommes préfèrent les blondes est un film "sur des p*tains bien habillées".
Netflix
Concernant l'image de Marilyn Monroe, Andrew Dominik la voit comme "un étrange sex-symbol parce qu'elle n'a pas à mourir à la fin [de ses films] comme une Barbara Stanwyck ou une Rita Hayworth. Mais elle devait se comporter comme un petit bébé… Je pense que Marilyn était une femme à hommes. Je ne pense pas que c'était une femme qui avait beaucoup d'amies.
Mais je pense que c'était une femme qui n'avait pas beaucoup d'amis, de manière générale. On a le sentiment de vouloir la réinventer en fonction des préoccupations politiques d'aujourd'hui. Mais c'était une personne extraordinairement autodestructrice."
Ce côté autodestructeur est très présent dans Blonde et Andrew Dominik pense que les moeurs et mentalités actuelles apportent un autre regard sur l'actrice, qui n'est pas en adéquation avec la vision de l'époque :
"Je pense qu'elle était clairement une personne extraordinairement puissante. Mais je ne pense pas que son succès a été construit de la façon dont les gens le voient aujourd'hui. Bien sûr, tout le monde a ses moments de force dans la vie, et les gens ont envie de dire qu'elle a pris le contrôle de sa vie.
Mais elle voulait détruire sa vie. Je pense donc que le film parle de la signification de Marilyn Monroe. Ou de son sens. Elle symbolisait quelque chose. Elle était l'Aphrodite du XXe siècle, la déesse américaine de l'amour. Et elle s'est suicidée. Alors qu'est-ce que cela signifie ?"
Ces déclarations chocs du réalisateur s'ajoutent à la longue liste de polémiques qui entourent Blonde, depuis la fin de son tournage et encore plus depuis sa mise en ligne sur Netflix. Entre les séquences violentes, les scènes d'avortement et de violences sexuelles, ce faux biopic porté par Ana de Armas a choqué de nombreux spectateurs. Des réactions qui n'émeuvent pas Andrew Dominik, qui "ne [se] soucie pas d'être de bon goût".
SPOTLIGHT - Notre podcast "3 Films" sur Marilyn Monroe :
Blonde est disponible sur Netflix.
