Comment Mathieu Kassovitz s'est-il retrouvé au casting de Munich de Steven Spielberg ? Le réalisateur d'E.T. est tout simplement venu le chercher ! Pour rappel, Munich raconte comment durant la nuit du 5 septembre 1972, un commando de l'organisation palestinienne Septembre Noir s'est introduite dans le Village Olympique pour abattre deux de ses occupants israéliens et prendre en otages les neuf autres.
Kassovitz y interprète le Belge Robert, créateur de modèles réduits et jouets mécaniques devenu spécialiste en déminage. A l'époque, l'acteur-réalisateur était censé avoir renoncé à sa carrière de comédien après avoir dit à son agent de ne plus l'appeler... sauf pour tourner avec Spielberg. Il a raconté des années plus tard à Première :
J’ai toujours eu ce genre de chances hallucinantes dans ma carrière. Je me suis retrouvé à faire Munich, avec Spielberg, qui est mon Dieu vivant. Non seulement ça, mais il me fait dire une réplique aussi importante que : 'Nous les Juifs ne pouvons pas faire subir aux autres ce que nous-mêmes avons subi.' C’est incroyable, putain, la corrélation entre ma vie privée et ce qu’on me donne à faire dans les films.
Au sein du dossier de presse de Munich, Kassovitz confiait qu'il avait immédiatement été happé par le scénario : "Le script (...) m'a ébloui par sa construction, sa subtilité, sa puissance et son audace. Je trouve que c'est un film très intelligent sur le concept de vengeance en général".
La passion de Kassovitz pour le cinéaste américain ne date en effet pas d'hier, puisqu'il l'admire depuis l'enfance :
"J’étais trop petit pour le voir en salles, mais on l’avait enregistré à la télé", se souvient le réalisateur de La Haine à propos des Dents de la mer. "Je le découvre en même temps que Duel. Mon père m’explique que les deux films sont construits de la même façon. Il m’ouvre les yeux sur le fait que ça a beau être des films de série B, on peut aussi les regarder comme des allégories de la vie, des films profondément métaphysiques au moins aussi puissants que 2001.
Toujours au micro de Première, il déclare : "Je perçois l’importance de l’écriture avec la caméra, le génie de ce mec qui arrive à te faire croire à des choses que tu ne vois pas – un requin, un chauffeur fou. Du grand art. Ma passion pour Spielberg naît là."