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    Entre Matrix et Pixar : rencontre autour du film le plus fou de l'année
    Maximilien Pierrette
    Un feel-good movie avec une BO aux petits oignons, un drame situé dans l’Amérique rurale, une pépite qui prend le pouls des États-Unis, il aime se pencher sur la dernière sensation venue de l’autre côté de l’Atlantique.

    Coréalisateur de "Everything Everywhere All At Once", Daniel Scheinert évoque avec nous ce bijou à la fois barré et tendre, bourré d'idées et de références, qui sort dans nos salles après avoir fait sensation aux États-Unis.

    La moitié des Daniels, c'est lui. Avec son compère Daniel KwanDaniel Scheinert avait marqué les esprits de ceux qui avaient découvert Swiss Army Man et son cadavre pétomane joué par Daniel Radcliffe en 2016. À l’époque, on pensait qu'il leur serait difficile de faire plus barré, mais c'était mal connaître les réalisateurs, qui enfoncent le clou avec le délirant et très riche Everything Everywhere All At Once.

    Soit la sensation indé de ce début d'année 2022 aux États-Unis. Une histoire de multivers qui a même réussi à supplanter celle de Doctor Strange 2 dans les conversations outre-Atlantique. Devenu le plus gros succès de la société A24 dans le monde, avec plus de 100 millions de dollars de recettes (soit quatre fois le montant de son budget), le long métrage bénéficie d'une sortie dans nos salles.

    Daniel Scheinert avait même fait le déplacement, seul, pour présenter le film en clôture du Champs-Elysées Film Festival à la fin du mois de juin. Et c'est là que nous avons rencontré ce réalisateur enthousiaste et passionnant, pour évoquer cette histoire qui mêle aussi bien Matrix que Pixar, et plonge le personnage incarné par Michelle Yeoh dans plusieurs réalités alternatives, pour explorer ce que sa vie aurait été si ses choix avaient été différents.

    Everything Everywhere All at Once
    Everything Everywhere All at Once
    Sortie : 31 août 2022 | 2h 19min
    De Daniel Scheinert, Daniel Kwan
    Avec Michelle Yeoh, Ke Huy Quan, Jamie Lee Curtis
    Presse
    3,9
    Spectateurs
    3,6
    Voir sur Netflix

    AlloCiné : Quelle a été l'étincelle, le point de départ de ce film aussi riche et fou ?

    Daniel Scheinert : La première étincelle est venue de Daniel Kwan. Nous avions tous les deux lu des articles scientifiques sur le multivers, et c'est lui qui a évoqué l'idée d'un film d'action dans lequel les personnages feraient des choses improbables pour basculer dans un univers où ils auraient des pouvoirs. Tout en voyant l'univers en question, ce qui suscite des questionnements chez eux.

    J'y ai d'abord vu un court métrage, car je n'étais pas certain que nous puissions en faire un film d'action complet, jusqu'à ce que nous trouvions d'autres idées en plus. Les deux principales étaient, d'abord, que l'histoire tourne autour d'une famille sino-américaine, car Dan et moi n'avions jamais pu explorer cet aspect de son passé ni la perspective unique que cela offre. Et cela tombait sous le sens, car nos films d'action préférés viennent de Hong Kong, et que cela nous permettait d'engager certains de nos acteurs préférés.

    Et puis il y avait l'idée que notre histoire de multivers aille dans trop d'univers, pour tenter d'explorer la notion d'infini, et à quel point celle-ci est effrayante. Savoir que le film allait s'effondrer consciemment pour aborder ce genre de questions effrayantes m'a excité. Et c'est une fois que nous avons déterminé cela que nous avons tenté de l'écrire.

    Vous parlez d'infini : à quel point est-il difficile d'écrire un film et bâtir une histoire lorsque vous avez des possibilités infinies devant vous ?

    Très difficile (rires) Il était compliqué de déterminer ce qui avait sa place dans le film. Il nous a fallu du temps avant que le parcours d'Evelyn fasse sens pour nous, et il était plus facile, ensuite, de voir ce qui allait avec l'histoire et ce qui n'y avait pas sa place. Chaque élément devait la faire évoluer, donc tout ce qui n'allait pas dans ce sens ne pouvait pas être conservé, même si cela nous faisait rire.

    Lorsque les gens lisaient le scénario, ils nous disaient que c'était déroutant, et nous leur répondions que ce serait plus facile dans le film

    Avez-vous dû établir des règles pour votre multivers, pendant que vous écriviez, afin de vous aider à faire le tri dans les idées ?

    Dès le début, nous avions une idée des règles de notre univers. Mais, d'une certaine manière, le but était de pousser l'histoire de plus en plus vers l'infini, donc déterminer quelles règles nous allions briser et dans quel ordre. On commence par quelque chose de simple, puis ça devient de plus en plus bizarre, jusqu'à ce que toutes les règles soient brisées et que plus rien n'ait de sens (rires) C'était effrayant à faire, mais amusant de voir le public y réagir sans être en colère conte nous.

    Y a-t-il beaucoup d'idées que vous avez dû couper, pendant l'écriture, le tournage ou le montage, pour différentes raisons ?

    Pas beaucoup sur le plateau. Mais pendant la phase d'écriture, nous avons fait attention à être assez durs avec nous-mêmes, pour nous débarrasser de tout ce qui n'avait pas besoin d'être dans le film. Et nous avons encore coupé des choses au montage.

    Quelle part du film a été écrite grâce au montage ? Le film est très précis, car un geste peut commencer dans un univers et se terminer dans un autre en l'espace d'un changement de plan, donc je me demandais à quel point tout avait été planifié avant le tournage.

    Nous avons été très impliqués dans le montage de tout ce que nous avons fait : quand nous écrivons, nous faisons en quelque sorte le montage dans notre tête, ce qui nous a permis de planifier à l'avance comment les choses se passeraient. Cela ne nous a pas empêchés de faire des réécritures au montage, mais il s'agissait de petites choses, de problèmes de logique ou d'une volonté de rendre certains aspects assez clairs pour le public, tout en retirant ce que nous estimions avoir assez expliqué. Rien de très radical, ce qui était un soulagement.

    Originals Factory

    Est-il difficile d'improviser et ajouter des choses pendant le tournage lorsque l'on fait un film aussi précis ?

    Oui, mais cela dépend de la scène. Lorsque Michelle et Jamie [Lee Curtis] rompent alors qu'elles ont des saucisses à la place des doigts, il n'y avait pas de dialogues, donc il leur fallait improviser. Mais elles aimaient leurs personnages et ont joué avec, alors que nous savions que nous avions juste besoin d'un moment. Quand vous tournez des scènes comme celle-ci, vous savez que vous allez pouvoir vous amuser, inventer des répliques. Comme dans l'univers du raton laveur, ou nous avons pu nous amuser davantage.

    À l’inverse, il n'y avait pas beaucoup de place pour cela dans l'ouverture du film. L'histoire était très resserrée, donc nous avons suivi le scénario de très près, même si James Hong [interprète de Gong Gong, ndlr] inventait tout le temps des répliques. Nous devions ensuite aller voir la traductrice pour savoir ce qu'il avait dit, et elle nous répondait, en riant, que nous ne pourrions pas utiliser ça dans le film (rires)

    Cela a-t-il rendu le financement et la production compliqués que de présenter un film dans lequel il y a autant de dialogues en mandarin ?

    Oui, et c'était quelque chose de stressant, car c'est arrivé tard dans le processus. Nous avons d'abord eu un traducteur qui a travaillé sur une version, mais c'était très soutenu. Daniel Kwan et notre producteur Jonathan Wang, qui ne le parlent pas couramment, pouvaient quand même dire que cela ne ressemblait pas aux personnages. C'était plus une traduction littéraire.

    Mais nous avons eu la chance que Ke Huy Quan, qui joue Waymond, vienne avec sa femme pour les essayages. Dès le début, elle l'a aidé pour ses répliques et il nous disait : "Ma femme pense que nous devrions changer cette réplique pour la tourner cette façon." Nous avons immédiatement voulu savoir où elle était, car elle était brillante. Et nous l'avons engagée comme traductrice, car elle parle couramment le cantonais, le mandarin et l'anglais, et comprenait la réalisation d'un film.

    Elle nous a été d'une aide précieuse et nous a permis de réussir. De la même manière que tous les acteurs ont contribué, en faisant en sorte que leurs répliques correspondent à leurs personnages respectifs. En tant que réalisateur, c'était un peu effrayant car je ne pouvais pas savoir si la traduction était bonne ou pas. Mais c'était aussi un vrai cadeau que de les voir s'approprier les dialogues de la sorte, et il me semble que le public chinois a été sensible à cela.

    A24

    Comment travaillez-vous avec Daniel Kwan sur un film ? Avez-vous chacun des tâches spécifiques ?

    Cela dépend du film, mais nous travaillons en étroite collaboration tout au long du processus. Nous avons cependant des compétences différentes. J'aime, par exemple, résoudre des problèmes en déterminant le calendrier et le budget, ou en cherchant des manières de faire des compromis et des ajustements créatifs pour rendre les blagues plus efficaces et trouver plus d'opportunités de s'amuser.

    Daniel est davantage un écrivain, et même un conteur visuel incroyable. Il s'occupe donc plus de la préparation et la conception des plans. Mais nous sommes chacun, en quelque sorte, le monteur de l'autre, capables de se dire quand nous pensons qu'une chose n'a pas sa place dans ce que nous faisons. Ce film nous est très personnel, mais il l'est tout particulièrement pour lui donc, plus que d'habitude, j'étais à la fois une pom-pom girl et un producteur, et je faisais ce que je pouvais, en tant qu'homme blanc, pour aider à raconter cette histoire sur une famille chinoise. Il a joué un rôle plus important que moi en ce qui concerne la spécificité culturelle de l'histoire.

    Quand vous parlez du côté personnel de l'histoire, est-ce aussi parce qu'elle vous a fait réfléchir à ce que votre vie aurait pu être dans d'autres univers, en suivant d'autres scénarios ?

    Tout à fait ! J'ai passé beaucoup de temps à songer à la chance que j'ai, et me dire combien des petites choses auraient pu ruiner ma vie. Donc ça n'est pas tant du regret que de la gratitude. Lorsqu'elle a vu le film, ma compagne m'a dit : "Wow, tu n'avais jamais fait de film sur l'amour !" Je n'ai d'abord pas compris en quoi l'histoire lui paraissait si personnelle. Puis j'ai réalisé que beaucoup de nos disputes tournaient autour du linge et des impôts (rires) [comme les personnages au début du film, ndlr]

    Cette idée d'être reconnaissant au lieu d'avoir des regrets s'accorde avec ce que dit le film : que chaque échec est une opportunité. C'est aussi une manière pour vous de dire que tous vos échecs, en tant que réalisateur et scénariste, vous ont conduit à ce film ?

    Absolument !

    Et c'est nous qui en sommes reconnaissants.

    J'ai fait quelques publicités démoralisantes, mais elles m'ont motivé à raconter les histoires que je voulais raconter, donc je ne regrette pas de les avoir faites. Et certains des professeurs qui comptent parmi ceux que j'ai le moins aimés m'ont davantage inspiré que mes bons professeurs, car je me disais parfois que je ne voulais pas être comme eux. Que ce n'était pas le genre de cinéma que je voulais faire. De la même manière, je remercie Donald Trump car il m'a inspiré pour ne rien être de ce qu'il est (rires) C'est l'exemple parfait de la personne que je ne veux pas être, et même les échecs peuvent être utiles.

    Jouer avec l'absurde peut aider à bousculer les attentes des spectateurs, dépasser leurs idées préconçues et les toucher en plein cœur

    À quel point le fait d'avoir dirigé un film en solo, entre "Swiss Army Man" et "Everything Everywhere All At Once", vous a été utile sur ce dernier ?

    Lorsque j'ai fait The Death of Dick Long, Daniel était en train d'écrire le scénario d'Everything Everywhere All At Once. Comme je peux parfois être impatient, nous avons fait un test : je suis parti pendant quatre mois en le laissant écrire. Et c'était très gratifiant pour lui, car il fait parfois du très bon travail quand on le laisse seul. De mon côté, j'ai pu expérimenter la façon de faire des films en étant sensibilisé au développement durable. Nous avons essayé de faire un film de manière éthique et amusante à la fois.

    Et j'ai beaucoup appris. C'est très enrichissant de faire un petit film et de jouer avec la manière dont le processus peut améliorer le résultat. Quand nous nous sommes retrouvés, le fait qu'il ait écrit une version du scénario seul nous a bénéficié. Pour l'écriture comme sur le tournage, car je suis revenu très inspiré par ce que cela avait été que de rendre un plateau plus agréable. Et c'est quelque chose qui nous tient à cœur aujourd'hui : nous assurer que nous ne sommes pas des hypocrites qui font un film sur la gentillesse tout en étant des connards le reste du temps.

    J'ai l'impression que c'est que nous avons pu faire par le passé. Car c'est comme la norme à Hollywood, où le réalisateur est censé être un dictateur et exiger des choses, et où tout le monde est supposé souffrir pour l'art. Nous n'aimons pas ce genre de cinéma.

    Les deux films que vous avez faits ensemble sont à la fois très absurdes et très humains. Pensez-vous que l'absurde est le meilleur moyen d'aborder les aspects humains ? De la même manière que la métaphore peut être plus puissante que quelque chose de très frontal.

    Je ne pense pas. Je suis très impressionné par les réalisateurs qui font du cinéma vérité car c'est fascinant, mais je ne suis pas doué pour ça. L'absurdité peut aider à briser les défenses des gens. Nous avons tous vu des films où l'on sent les choses arriver, où l'on sait que cette scène va chercher à nous rendre triste. Je suis comme ça, et je peux m'ennuyer ou installer des mécanismes de défense et me protéger des émotions.

    Jouer avec l'absurde peut aider à bousculer les attentes des spectateurs, dépasser leurs idées préconçues et les toucher en plein cœur. Et c'est cette absurdité que nous aimons, celle que nous pouvons utiliser comme un outil. Et puis la vie est absurde, donc quelque part ce que nous faisons dans le film est honnête.

    Était-il prévu dès le départ que "Everything Everywhere All At Once" serait aussi un multivers de formats d'image ?

    Nous n'en étions pas certains, mais nous savions que nous voulions jouer avec le langage cinématographique, pour aider à différencier les univers. Lorsque les gens lisaient le scénario, ils nous disaient que c'était déroutant, et nous leur répondions que ce serait plus facile dans le film. Ce n'est pas censé être un livre, chaque univers devait avoir sa propre ambiance pour que vous sachiez immédiatement où vous êtes.

    Notre chef opérateur n'était pas immédiatement séduit par l'idée des différents formats, mais nous l'avons convaincu que ça aiderait l'histoire, en plus d'être un outil très amusant. Nous avons donc utilisé différents objectifs et techniques de caméras, avec des nuances de couleurs très distinctes. C'est un outil très amusant avec lequel nous avons pu jouer, même si notre assistant opérateur, Matt, était très frustré, car nous passions d'un objectif anamorphique à un objectif sphérique six fois dans la journée. Et lui nous disait : "Choisissez-en un seul !" (rires)

    Plusieurs des références du film nous sautent facilement aux yeux, qu'il s'agisse de "Matrix" ou" Ratatouille". Quelles ont été vos principales influences ?

    Il y a en trop ! Certaines idées ont été inspirées par la science, comme le livre de neurosciences "Incognito - Les vies secrètes du cerveau". Daniel a aussi lu des ouvrages sur le multivers mais je ne me souviens pas de son préféré. Et puis il y avait "Le Guide du voyageur galactique". Les films de kung-fu venus de Hong Kong, évidemment, comme Legend of the Drunken Master, qui est l'un de mes préférés, ou Police Story 3, Tigre et dragon.

    Des tonnes d'animés nous ont aussi influencés. Comme Paprika, ou Princesse Mononoké, mon préféré. Dan a beaucoup revu Un jour sans fin, qui est l'un de ses films préférés. Et nous sommes tous deux super fans de Charlie Kaufman, et surtout Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Nous avons mis un peu de tout cela dedans.

    J'ai aussi eu l'impression que Michelle Yeoh était une influence à elle seule car le film semble avoir été écrit pour elle, quand on voit comme les différentes vies de son personnage font écho à la sienne.

    Totalement ! Nous ne sommes pas sûrs que le film aurait vu le jour si elle avait dit non. Personne d'autre ne pouvait jouer le rôle, ça nous faisait peur (rires) Nous sommes de très grands fans et il se trouve qu'elle est très gentille et prête à prendre des risques. Elle est beaucoup plus drôle que ce qu'on lui a permis d'être à travers ses rôles depuis si longtemps. C'était un cadeau pour elle que de pouvoir jouer un rôle dans lequel elle est vulnérable, enjouée, drôle et bizarre.

    Engager Ke Huy Quan était-il, pour vous, une manière de renvoyer vers les années 80 et à des films tels que "Indiana Jones" ou "Les Goonies" ?

    Oui, mais nous l'avons surtout choisi parce qu'il est parfait pour le rôle. Et nous avons eu de la chance qu'il veuille reprendre le métier d'acteur, car nous cherchions quelque chose de très spécifique. Il était difficile de trouver quelqu'un qui soit à la fois bon en arts martiaux, et convaincant dans la peau d'un personnage mou, tendre et un peu idiot. Soit tout le contraire des arts martiaux en règle générale, avec ces durs à cuire.

    Nous étions très fans de son jeu quand il était enfant. C'était une icône. Lorsque Daniel Kwan jouait aux Goonies avec ses amis, il était toujours Data [le personnage de Ke Huy Quan, ndlr], donc c'était surréaliste de le rencontrer et devenir amis avec lui. Il est vraiment comme Waymond. C'est le plus gentil.

    Nous ne sommes pas sûrs que le film aurait vu le jour si Michelle Yeoh avait dit non

    Lorsque nous avions vu "Swiss Army Man", nous avions pensé que c'était l'un des films les plus fous jamais faits. Et celui-ci l'est encore plus. Comment peut-on aller au-delà après ça ?

    Maintenant nous allons faire une comédie romantique banale sur deux Blancs qui tombent amoureux.

    Avec des personnages très caricaturaux.

    (il éclate de rire) Certaines personnes pensent qu'Everything Everywhere All At Once est moins fou que Swiss Army Man, d'autres pensent qu'il l'est plus. Mais nous aimons les défis. Il nous faut quelque chose d'assez nouveau, que nous ne soyons même pas certains de pouvoir mener à bien, pour que nous ayons envie d'y consacrer plusieurs années de notre vie. Nous avons beaucoup d'idées ambitieuses.

    Nous n'avons pas besoin de faire un nouveau Everything… ou un nouveau Swiss Army Man. Nous avons quatre idées de films et nous ne savons pas encore lequel sera notre prochain. Mais chacun d'entre eux tourne autour d'un gros défi, et c'est ce qui nous intéresse.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 28 juin 2022

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