AlloCiné : En Famille fête cet été ses 10 ans sur M6. Quel regard portez-vous sur cette folle aventure ?
Charlie Bruneau : On a du mal à réaliser que ça fait dix ans. C'est passé extrêmement vite. Et surtout, on ne s'est jamais douté que cette série durerait dix ans et qu'on prendrait autant de plaisir à la tourner durant tout ce temps, sans s'essouffler. Donc on ressent un vrai étonnement. Et tant mieux. Quand la production nous a dit "Ça fait dix ans", je pense qu'aucun de nous ne s'en était rendu compte.
Gérémy Crédeville : Je suis arrivé hyper récemment, et c'est vrai que je me suis vite rendu compte qu'il y avait encore beaucoup de fraîcheur chez tous les comédiens. On ne ressent aucune lassitude. Tout le monde se connaît et a plaisir à jouer ensemble. Et j'ai été assez rapidement intégré. Je suis ravi, car c'est toujours délicat d'arriver dans un groupe qui se connaît depuis dix ans. Mais j'ai été très bien accueilli par toute l'équipe.
Ça tout de suite matché entre vous deux, au moment de tourner vos premières scènes ensemble l'an dernier pour la saison 10 ?
Charlie Bruneau : Sincèrement, oui.
Gérémy Crédeville : Mais tu me disais tout à l'heure que j'avais été froid lors du casting. Je ne m'en souviens pas, je devais être stressé.
Charlie Bruneau : C'est vrai qu'en casting tu n'as pas été du tout sympathique (rires). Mais on sentait quand même un potentiel de sympathie derrière ce côté froid et très fermé. Et puis tu connaissais bien Benjamin Guedj, notre directeur d'écriture, qui m'avait dit "Tu verras, c'est un super camarade, il est hyper cool". Et dès le premier jour de tournage ça s'est très bien passé. On s'est bien entendu très vite.
Gérémy Crédeville : Ce qui est bien c'est qu'on peut mettre un peu de soi dans le personnage. Les auteurs ne sont pas fermés. Ils nous disent "Amuse-toi, si ça veut dire la même chose, on y va". C'est très plaisant. Du coup je commence à faire un peu plus de blagues sur le plateau.
Charlie, aviez-vous demandé aux auteurs d'En Famille d'écrire une nouvelle histoire d'amour pour Roxane après le départ de Kader ?
Charlie Bruneau : Pas du tout. J'étais une fervente supportrice du célibat de Roxane. Pas au moment où ils ont décidé qu'il fallait qu'elle retrouve quelqu'un. Mais au moment où Tarek Boudali a quitté la série, ils voulaient déjà amorcer une nouvelle vie pour Roxane et je trouvais ça trop en décalage avec tout ce qu'on avait installé.
On avait mis en place durant six ans un couple très fusionnel, presque fraternel. Et je trouvais que, même pour les gens qui regardent, c'était compliqué de s'identifier à quelqu'un qui a vendu un couple extrêmement solide et qui, du jour au lendemain, passe à autre chose et trouve un nouveau mec. Je n'y croyais.
À ce moment-là, en tant que comédienne, je ne voyais pas trop comment recréer une relation de complicité, une envie de jouer avec un nouveau partenaire. Lors d'un de nos séminaires d'écriture, j'en ai donc parlé aux auteurs. Je n'avais pas envie que l'histoire de Roxane et Kader soit zappée d'un coup. Ça aurait été hyper brutal.
C'est pour ça qu'il s'est passé deux ans entre le départ de Kader et l'arrivée de Milo dans la vie de Roxane. Il y a d'abord eu le départ de Kader en Nouvelle-Zélande, avec une relation à distance. Puis on a traité la séparation. Et ensuite il a été décidé que Roxane allait rencontrer quelqu'un.
Et j'avoue que j'avais un peu peur. Je me suis très bien entendue avec Tarek. C'est avec lui que j'avais passé le premier casting de la série. On se marrait beaucoup, on était très différents dans la manière de travailler, mais on s'entendait à merveille. J'avais donc peur que ce soit moins bien. Mais finalement, quand ils ont proposé que le personnage de Milo arrive, on avait tenté plein de choses, on avait un peu fait le tour du célibat de Roxane, et j'étais très contente d'accueillir Gérémy.
HOMAYOUN FIAMOR / M6
Avant l'arrivée de Milo, Roxane s'était rapprochée en saison 9 d'un de ses voisins, incarné par Yann Sundberg. On pensait qu'il était peut-être son nouveau prétendant, mais finalement ça ne l'a pas fait ?
Charlie Bruneau : Non, ça ne marchait pas. Il y avait quelques pistes comme ça qui ne fonctionnaient pas trop. Il fallait trouver quelqu'un d'extrêmement différent pour que cette nouvelle histoire d'amour développe quelque chose de nouveau chez Roxane. Le personnage du voisin, ça n'allait pas du tout. Roxane ne pouvait pas être avec un ténébreux comme lui, ça ne collait pas à la Roxane qu'on connaît depuis dix ans.
En saison 11, Milo est-il davantage intégré à la famille Le Kervelec ?
Gérémy Crédeville : Oui, Milo rencontre enfin les parents. Je suis bien installé dans la série. J'ai vu toute la famille, on a fait un sketch tous ensemble, au moment de la photo de famille. C'est super. Milo est bien là.
Que pouvez-vous dire sur ce qui nous attend dans ces nouveaux épisodes ?
Charlie Bruneau : Ce que je trouve plaisant pour moi, en tant que comédienne, c'est qu'on a fait un monsieur parfait de Milo, qui est hyper cool, souriant, sympathique, patient, gentil. Il n'a pas tellement de défauts. Et ça adoucit le côté psychorigide de Roxane.
C'est super d'avoir joué quelqu'un qui est militaire dans sa tête, et tout d'un coup ça craque un peu, elle devient un peu plus cool. En gardant l'essence du personnage. Je trouve ça très chouette. Ça génère de nouvelles choses chez Roxane.
Et, au-delà de ça, on va voir davantage les jumeaux dans cette nouvelle saison. La production a casté deux comédiens un peu plus âgés, qui ont huit ans. Ils jouent vraiment, ils s'amusent. Ils ne sont plus juste un mur sur lequel on fait rebondir une balle, ils deviennent de vrais personnages.
Gérémy Crédeville : Sur le tournage, c'était drôle, ils proposaient des choses dans le jeu. On sentait qu'ils avaient vraiment envie.
HOMAYOUN FIAMOR / M6
Milo va-t-il se retrouver dans une vraie position de beau-père par rapport à Hugo et Diego ?
Gérémy Crédeville : Milo c'est un grand ado de 35 ans. Il est encore jeune dans sa tête, rien n'est grave, tout est cool. Et du coup il se fait deux nouveaux petits potes.
Avez-vous déjà des envies pour vos personnages pour la saison prochaine ?
Charlie Bruneau : C'est marrant parce qu'on a toujours des envies, mais quand on a terminé une saison. On a exploré plein de nouvelles choses, de nouveaux chemins, on a joué avec de nouveaux partenaires, et donc on arrive à la fin d'une saison et on a toujours des envies pour la prochaine. C'est ce qui fait que la série dure.
Et puis, parfois on se dit "Cette saison, on n'a pas beaucoup joué tous les sept, ce serait bien qu'on se retrouve avec tout ce qu'on a construit". Donc, oui, il y a toujours des envies, évidemment.
