Allociné - Nous vous avons connu en 2014 dans The Voice, depuis vous avez sorti plusieurs albums et maintenant, nous vous retrouvons dans un téléfilm. Avez-vous toujours voulu être comédien ?
Kendji Girac : Je ne m’étais jamais vraiment posé la question avant. Il est vrai que j’ai de la chance car cela fait maintenant plusieurs années que j’ai mon public qui me suit. Je sors beaucoup de chansons, mais je ne m’étais jamais vraiment posé la question auparavant de tourner un jour dans un film et de devenir comédien. Alors que j’aurais bien aimé ! Finalement, c’est encore plus incroyable de voir comment les choses se font naturellement.
Et puis on vous a proposé Champion...
Quand on m’a proposé de me lancer, j’ai bien entendu accepté. Autant le faire en parlant d’un sujet très important comme l'illettrisme. Cette opportunité et la thématique du téléfilm m’ont vraiment donné envie de faire ce tournage.
Pouvez-vous nous parler de ce téléfilm en quelques mots ?
Champion est un film qui met en lumière un grand tabou. Je pense qu’il va aider les personnes qui sont dans le besoin. Le téléfilm est très positif, il y a beaucoup d’amour, beaucoup de confiance mais aussi des difficultés. Le personnage met tout en œuvre pour surmonter son illettrisme malgré de nombreux obstacles. En même temps, il cache son handicap à tous ses proches, même à sa famille.
Je pense qu’il est important de parler de l’illettrisme car de nombreuses personnes se trouvent dans la même situation que Zack et il est nécessaire de leur venir en aide. Le message de ce film est qu’il ne faut jamais abandonner, ni baisser les bras, il faut toujours se battre pour apprendre les choses que nous ne savons pas.
Retrouvez l'avis de la rédaction sur le téléfilm.
Il y a plusieurs mois, vous avez confié au Parisien les difficultés que vous avez rencontrées notamment avec la lecture. Est-ce que votre histoire personnelle a été un facteur qui vous a fait accepter ce rôle ?
En effet, c’est aussi en partie pour cela que j’ai accepté ce rôle. Mon histoire me rend encore plus crédible pour porter ce message. J’ai également rencontré des difficultés de lecture et d’écriture. Donc, je me sens tout autant concerné par cette thématique et les personnes qui sont touchées par l’illettrisme ou qui l’ont été.
Personnellement, j’ai su redoubler d’efforts et en parler à mon équipe pour le surmonter. Depuis maintenant plusieurs années, j'apprends dans le but de dépasser ce handicap et j’ai en partie réussi à le faire. Alors, je veux transmettre ce message d’espoir à tout le monde.
Finalement, le but de ce téléfilm est de briser un tabou.
En effet ! Et justement, il ne faut pas que ce soit un tabou. Si on a des difficultés de lecture ou d’écriture, il faut en parler car ce n’est pas si grave que cela. Les personnes qui en parlent ne seront pas moins aimées par leurs proches. L'illettrisme est un problème qui peut être surmonté.
Quel est votre message pour les personnes qui souffrent d’illettrisme ?
Il faut redoubler d’efforts et ne pas avoir honte de ne pas savoir lire ou écrire car nous les aimons quand même. Ils doivent garder espoir, se donner à fond, demander de l’aide, en parler. Ils peuvent même essayer de travailler sur leur téléphone, de leur côté ou de se faire aider par des professeurs.
Par exemple, j’ai envie de prendre bientôt des cours de grammaire parce que la grammaire française est très compliquée. Des fois, il m’arrive de faire encore des fautes d’orthographe et je n’ai plus envie d’en faire. Du coup, je vais essayer de me trouver du temps pour justement continuer d’apprendre.
Vous avez eu une transformation physique pour votre rôle et votre diction est également différente. Quelle a été votre préparation pour tourner dans Champion ?
Je me suis préparé pendant plusieurs mois. J’ai lu une bonne centaine de fois le scénario pour l’apprendre parfaitement. À côté, j’ai fait beaucoup de sport, de boxe notamment, et également des séances de coaching pour peaufiner mon jeu d’acteur. D’ailleurs, peu importe où j’allais, que ce soit à l’hôtel, avant un concert ou pendant le tournage de The Voice, mon professeur venait m’aider à préparer le tournage de Champion.
Quant à mon accent, je devais toujours fermer mes sens quand je tournais le téléfilm. Et comme je suis un homme du Sud, je ne ferme jamais mes sens normalement quand je parle et les laisse toujours en l’air. Du coup, lorsque l’on tourne un film, on ne peut pas les garder tels quels. J’ai vraiment appris à fermer mes sens grâce à Champion c’est donc pour cela qu’on a la sensation que mon accent change car ce n’est pas ma façon de parler.
Vous identifiez-vous au personnage de Zack ?
Un peu tout de même. Il me fait penser à une version plus jeune de moi-même. Jusqu’à mes 16-17 ans, je travaillais également le bois, je construisais aussi des cabanes dans les arbres pour le plaisir car j’avais beaucoup d’imagination.
Je me retrouve en lui d’une certaine manière, mais on a tout de même des parcours de vie différents ainsi que nos propres difficultés. Mais, je pense que c’est grâce à tout cela que j’ai réussi à me mettre dans la peau de ce personnage.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Cette expérience est vraiment incroyable ! Je suis passé par toutes les émotions et je ne pensais pas qu'un film pouvait autant jouer avec nos sentiments. Finalement, je pense que c’est justement cela le bonheur de tourner dans une fiction, de pouvoir se mettre dans la peau d’un autre et de vivre ses émotions.
Est-ce que vous comptez vous concentrer un peu plus sur votre carrière d’acteur à partir de maintenant ?
Je ne vais pas laisser ma musique de côté car elle fait partie de moi depuis que je suis tout petit. Mais je me penche évidemment sur le cinéma, puisque j’aimerais vraiment tourner dans d’autres films et raconter d’autres histoires. Maintenant, je sais comment me préparer pour un rôle, alors je suis prêt à me relancer dans cette aventure.
Justement, dans quel autre type de film ou de série aimeriez-vous jouer ?
Alors, des histoires d’amour, des séries policières, un film qui parle de l’histoire de France, peut-être un film de guerre, qui pourrait apprendre aux plus jeunes ce qu’il s’est passé à l’époque. Nous avons la chance d’être français, notre pays a tellement d’histoires à raconter !
Est-ce que vous seriez prêt à vous lancer dans l’écriture d'un scénario ?
Pas tout de suite. Mais à l’avenir peut-être que je pourrais écrire un film, pourquoi pas. Puis, comme je l’ai déjà dit, étant petit j’avais beaucoup d’imagination. On peut inventer l’histoire de quelqu'un avec une équipe, car tout seul je pense que ce peut être un peu compliqué.
Avant de me lancer dans l’écriture, je souhaite continuer à raconter des histoires vraies, comme une histoire d’amour d’époque par exemple. Dans tous les cas, je veux continuer à raconter des histoires touchantes qui ont également un beau message.
En dehors du cinéma, quels sont vos projets ?
Je termine une grande tournée avec plus de 80 dates. Puis, mon cinquième album sort bientôt, je vais donc bientôt repartir pour faire sa promotion. Et les téléspectateurs peuvent me retrouver dans The Voice Kids diffusée le samedi sur TF1.