Alejandro González Iñárritu, le réalisateur oscarisé de Birdman et The Revenant, n'en a pas fini avec Robert Downey Jr. ! En 2014, le cinéaste avait soulevé une controverse en déclarant à Deadline que les films de super-héros étaient une forme de "génocide culturel".
"C’est du poison parce que le public est tellement exposé à l’intrigue, aux explosions et à toutes ces merdes que tout ça ne dit rien du tout sur la simple expérience d’être un humain", s'emportait le metteur en scène mexicain.
Des propos qui n'ont pas été du goût de Robert Downey Jr., l'interprète d'Iron Man. "Pour un homme dont la langue natale est l’espagnol, être capable de mettre ensemble des mots comme "génocide culturel" montre à quel point il est brillant", taclait le comédien avec une pointe de sarcasme au micro de The Guardian en 2015.
DE L'HUILE SUR LE FEU
Un journaliste du média Indiewire a rallumé la mèche de la polémique pendant le Festival de Venise, interrogeant à nouveau Iñárritu à ce sujet. Le réalisateur, venu présenter Bardo, ne s'est pas fait prier pour s'emporter.
"Ça veut dire quoi, putain ? L’idée de super-héros est fausse, trompeuse. Si tu observes la mentalité de la plupart de ces films, ça parle de gens qui sont riches, qui ont du pouvoir, qui font le bien, qui tuent les méchants. Philosophiquement, je ne les aime pas."
Iñárritu est aussi revenu sur les paroles de Robert Downey Jr., qui n'ont visiblement pas été digérées 7 ans après.
"C’était comme si on m’avait dit : "Oh, vous, les gens venus de votre pays d’arriérés, là [banana country]."Si je venais du Danemark ou de la Suède, on m’aurait vu comme un philosophe, mais quand tu es Mexicain et que tu dis des trucs, tu es prétentieux", a-t-il déploré, ironisant sûrement sur le suédois Ruben Östlund, vainqueur de sa 2ème Palme d’Or avec Sans filtre.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur n'est pas près de mettre en scène un Marvel ! Et ça tombe bien, car son prochain film, Bardo, sera disponible le 16 décembre sur Netflix.
L'histoire suit le personnage de Silverio, journaliste et documentariste mexicain réputé vivant à Los Angeles. Il doit recevoir un prix international prestigieux, celui-ci rentre dans son pays natal, sans savoir que ce simple voyage va le confronter à une terrible crise existentielle.
Ses souvenirs et ses angoisses ressurgissent à cette occasion jusqu’à l’obséder et à le plonger dans un état de confusion et d’émerveillement.
Avec émotion et humour, Silverio affronte des questions à la fois universelles et intimes sur l’identité, la réussite, la mortalité, l’histoire du Mexique et les liens profonds qui le rattachent à sa femme et à ses enfants. En d’autres termes, à la raison même d’être de l’espèce humaine en ces temps si particuliers...