"Anne-Charlotte Pascal - 15 ans - 1m59". Nous sommes au début des années 80, la future Charlotte Valandrey, alors en classe de seconde, fait ses premiers essais devant une caméra. On est immédiatement frappé par la spontanéité (Oh ça va, je suis pas habillée en bonne sœur !"), le magnétisme et l'intensité de la comédienne, qui s'impose en quelques minutes comme une potentielle "nouvelle Sophie Marceau".
La suite, ce sera Rouge Baiser. Charlotte Valandrey y incarne Nadia, une jeune femme de quinze ans, militante dans les Jeunesses Communistes au début des années 50, qui va questionner ses idéaux alors qu'elle tombe sous le charme d'un photographe de presse (Lambert Wilson) et que l'ancien amant de sa mère revient d'URSS où il a été emprisonné et torturé. Sorti en novembre 1985 en France, le film réunit plus de 740 000 spectateurs dans les salles.
Dans ce long métrage autobiographique signé Véra Belmont, où on aperçoit également de jeunes Elsa Lunghini et Isabelle Nanty, Charlotte Valandrey livre une performance remarquée. Elle reçoit d'ailleurs le Prix d'interprétation au Festival de Berlin 1986 (ex aequo avec la comédienne brésilienne Marcélia Cartaxo pour A Hora da Estrela), avant d'être nommée au César du Meilleur espoir féminin.
Charlotte Valandrey apprendra sa séropositivité à la même époque, un secret qu'elle gardera pendant près de vingt ans, avant de se livrer dans le livre L'Amour dans le sang (2005) sur sa maladie et la greffe du cœur qu'elle a subi deux ans plus tôt. Devenue une figure incontournable du petit écran entre ses rôles dans Cordier, Juge et Flic et Demain nous appartient, Charlotte Valandrey s'est éteinte ce 13 juillet à l'âge de 53 ans, un mois après une nouvelle greffe qui n'avait pas pris.