Vous le savez, le cinéma regorge de sous-genres aussi passionnants qu'insolites. Ce mois-ci, la plateforme de streaming MUBI propose une sélection de films de nonnes. Des films de nonnes ? Oui et ils portent un nom : la nunsploitation en anglais ou nonnesploitation en français.
C'est quoi la nunsploitation ?
C'est un sous-genre du cinéma d'exploitation – des films réalisés vite avec un petit budget et l'idée d'une rentabilité rapide – qui a connu son apogée en Europe dans les années 1970. Ces films impliquent généralement des religieuses chrétiennes qui vivent dans des couvents au Moyen-Âge.
Le conflit principal de l'histoire est très souvent de nature religieuse ou sexuelle, comme l'oppression religieuse ou les tabous autour de la sexualité induits par l'obligation de chasteté et du célibat. L'Inquisition est un autre thème commun. Ces films, bien que catégorisés comme de purs films d'exploitation, et donc souvent considérés comme mineurs, contiennent souvent des critiques contre la religion en général et l'Église catholique en particulier.
En effet, certains dialogues tenus par les protagonistes de ces films ont permis l'expression de la conscience féministe et du rejet du rôle social des femmes en général, et des nonnes en particulier, cantonnées à n'être que des subordonnées. Beaucoup de ces films ont été tournés dans des pays où l'Église catholique est influente, comme l'Italie et l'Espagne.
Avec la nazisploitation, la nunsploitation, est un sous-genre qui a suivi son cours parallèlement aux films de femmes dans les prisons dans les années 1970 et 1980. Comme pour les films de prison, ils se déroulent dans des couvents isolés, aux allures de forteresse, où la population entièrement féminine se (dé)tourne vers le lesbianisme et la perversité. L'élément de culpabilité religieuse conduit à des scènes de mortification telles que l'autoflagellation et d'autres rituels douloureux et masochistes.
La mère supérieure est généralement équipée d'un martinet. Elle est cruelle, corrompue et semblable à un gardien qui applique une discipline stricte (traduction : plus de scènes de coups de fouet et de punitions qui font très mal) et convoite souvent ses auxiliaires féminines. Un prêtre tout aussi sadique et lubrique est souvent inclus pour ajouter un élément de menace masculine à l'histoire.
Récemment, on peut considérer que Paul Verhoeven a ressuscité le genre avec Benedetta, faisant de son héroïne une nonne scandaleuse à tous points de vue.
Découvrez la sélection de films issus de la nunsploitation de MUBI :
2 juillet : La Religieuse de Jacques Rivette (1967)
6 juillet : Mère Jeanne des anges de Jerzy Kawalerowicz (1961)
19 juillet : Visions of Ecstasy de Nigel Wingrove (1989)
25 juillet : The Sinful Nuns of Saint Valentine de Sergio Grieco (1974)