De quoi ça parle ?
Lorsqu’une jolie princesse au caractère bien trempé refuse d’épouser le cruel sociopathe auquel elle est fiancée, son père, fou de rage, la fait enlever et enfermer dans une tour isolée du château. Face à un prétendant vindicatif et méprisé qui n’a de cesse de chercher à usurper le trône paternel, elle va devoir trouver des solutions radicales pour non seulement protéger sa famille et elle-même, mais aussi sauver tout le royaume...
La Princesse, un film réalisé par Le-Van Kiet, écrit par Ben Lustig et Jake Thornton avec Joey King, Dominic Cooper, Olga Kurylenko et Veronica Ngo.
La Princesse Disney 2.0
C’est assez déconcertant de prime abord de voir le mythe de la princesse des contes de fées, celle que Disney a promue pendant des décennies, se muer en une véritable machine à tuer. Car c’est bel et bien le pitch de La Princesse, un film de pure action, porté par Joey King à mille lieues de son rôle d’ado amoureuse dans The Kissing Booth ou d’enfant victime puis bourreau dans The Act.
Dès les premières minutes, le ton est posé. La princesse du titre est enfermée en haut de la tour du château, ses parents emprisonnés et elle est bientôt forcée d’épouser un prince psychopathe (Dominic Cooper) et assoiffé de pouvoir.
"Ce film m’est tombé dessus par surprise alors que j’étais en post-production sur The Ancestral au Vietnam. J’ai cru que c’était une blague quand le studio Disney m’a contacté et qu’ils s’étaient trompé de réalisateur" nous confie Le-Van Kiet, réalisateur du film. Mais pourtant, il ne s’agissait ni d’une erreur ni d’une blague.
"Cela m’a tout de suite intrigué de faire un film qui n’est pas historiquement et totalement réaliste mais surtout un film d’action avec une princesse badass et pleine de surprises." Et effectivement, le film se démarque très clairement de toute référence historique. Mais il reprend dans ses décors et costumes et même l’archétype des autres personnages principaux, les codes des films de conte de fées Disney. Avec une bonne dose de brutalité en plus.
"J’adore tous les films d’action des années 80 ainsi que nombre de films d’art martiaux avec lesquels j’ai grandi. J’adore The Raid et les Die Hard. C’est un peu la même dynamique ici avec une héroïne et son parcours du combattant" poursuit le réalisateur. La dynamique du film est très claire dès le départ : prisonnière au sommet de sa tour, la Princesse doit atteindre le rez-de-chaussée, dégommer quelques dizaines d’adversaires en chemin, et affronter le boss final une fois arrivée en bas.
Un genre de plaisir coupable, complètement assumé par son réalisateur. "C’était vraiment le but de ce film, d’en faire un moment de détente et de plaisir total pour le spectateur sans arrière-pensée d’un message féministe ou autre. Même si, évidemment, ce film s’inscrit dans une époque où nous voyons de plus en plus de personnages féminins forts au cinéma."
Joey King est bluffante dans ce rôle où on a plus l’habitude de voir des gabarits à la Michelle Rodriguez ou à la Charlize Theron. Elle surprend aussi parce qu’on la découvre dans un genre assez cru. On la voit enfoncer des épées dans des boîtes crâniennes et faire vriller des rotules. Le tout sans ciller.
Sans la dimension philosophique et géopolitique de Game of Thrones, on devine l’influence de la série HBO sur le film Disney. La Princesse est une rencontre entre Arya Stark et Brienne de Tarth. Avec un peu plus de dialogue et une série qui court sur plusieurs saisons, elle aurait presque la capacité de s’inscrire dans la lignée d’une certaine Buffy…