AlloCiné : Qu’est-ce qui vous a plu dans la proposition de France 3 et dans le rôle d’Olivier dans Meurtres à Figeac ?
Stéphane Plaza : Déjà c’était France 3, c’était important. Ça sortait un petit peu de mon giron. Ensuite, bien sûr, ça me plaisait de faire partie de la série des "Meurtres à..." parce que je la trouve intéressante pour les lieux qu’elle visite et pour ce qu’elle raconte. Et puis c’est un énorme carton d’audience, c’est une des plus belles séries de France 3. Il y avait beaucoup d'arguments qui me donnaient envie d'y aller.
Et le rôle en faisait partie, évidemment. Olivier me plaisait car c’est un personnage qu’on peut penser à contre-emploi, un peu silencieux, perturbé, dans sa tête en tout cas, où il y a mille choses qui se passent alors qu’il n’exprime pratiquement rien.
Et il y a une progression intéressante, on se demande qui est ce personnage. Est-ce qu’il n’est pas plus barré que les autres (rires) ? Est-ce qu’il n’a pas une double personnalité ? Je trouve qu’on était dans un vrai rôle qui était loin d’être gnangnan. D’autant plus qu’il y a tout l’aspect familial qui enrichit également l’intrigue.
Comment réagit M6 lorsque vous leur annoncez que vous allez leur faire des infidélités pour tourner sur une autre chaîne ?
Ils vont regarder les audiences le 19 juin je pense (rires). Dans mon contrat j’ai le droit de partir pour faire autre chose en tout cas, d’autant plus que je suis très respectueux de beaucoup de choses avec eux et que j’ai une très bonne entente avec M6. Ils me laissent donc y aller. Mais est-ce qu’ils sont enthousiastes ? C’est une autre histoire (rires). Surtout quand vous allez être dans l’une des séries les plus populaires en face. J’en avais refusé d’autres mais celle-là ils savaient que je ne pouvais pas dire non.
Le fait que, derrière la formule hyper efficace des "Meurtres à…", il y ait aussi cet univers de l’Égypte antique, c’était également une motivation pour vous ?
Oui, c’est un univers qui m’intéressait et je trouve ça super qu'on puisse apprendre des choses en regardant un polar. C’est un univers un peu spécial, qui nous emmène ailleurs. Et je trouve que cet épisode est vraiment à part grâce à cela aussi. Il ne ressemble à aucun autre. Et puis il faut quand même dire qu’il y a quatre meurtres, on est assez costaud sur cet opus. Parfois c’est un ou deux, mais là c’est un vrai meurtrier en série qu'on recherche.
Comment avez-vous préparé ce rôle de gendarme ?
J’ai dû aller dans les commissariats, voir mes amis gendarmes et policiers. Et ensuite il a fallu que j’apprenne à tenir une arme. Quand vous êtes l’homme le plus maladroit du monde, imaginez ce que ça peut donner (rires). Donc j’ai même fait des séances de tir en dehors de la production. Ensuite, bien sûr, il y avait des gens sur le tournage pour nous conseiller, mais si on n’est pas préparé en amont c’est compliqué.
La recette des "Meurtres à…" repose évidemment sur son cadre, ici l’Occitanie, mais aussi sur la dynamique d’un duo d’enquêteurs. Comment s’est passée la collaboration avec Samira Lachhab ?
Très bien. On ne se connaissait pas, mais j’ai eu la chance que Samira habite pas très loin de chez moi, donc on a pu travailler ensemble en amont à Paris. Et ensuite je me suis enfermé à Figeac et je n’ai pas bougé de là-bas. Ça a rassuré tout le monde que je ne fasse pas des allers-retours entre Paris et le Lot.
Et avec Samira, une fois sur le tournage, on a construit un vrai duo où on avait tout à gagner. En plus c’est une comédienne qui marche beaucoup à l’affect, une actrice pleine de talent qui s’est construite elle-même, donc j’ai eu la chance de tomber sur le bon binôme. Et on s’appelle encore aujourd’hui, c’est une belle rencontre.
Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pour vous sur ce tournage ?
Toutes les scènes sont compliquées, car mon personnage ne parle pas beaucoup, il est pas mal en écoute. Mais c’est vrai que les séquences où on parle d’Egypte dans le bureau de la conservatrice du musée, c’était parfois assez cocasse. Il fallait que je lise quinze fois le texte pour comprendre ce que me disait Julie-Anne Roth (rires). Surtout que parfois on est un peu fatigué donc c’est difficile de rester sérieux dans ce genre de situation.
Et puis, l’équipe s’est beaucoup moquée de moi quand je suis arrivé avec mon arme. Ils m’ont dit que je ressemblais à un Egyptien qui dansait. Alors que normalement tout le monde aurait dû avoir peur, l’assistante s’est mise à rigoler. J’étais peut-être un peu trop en souplesse (rires).
Vous êtes connu pour votre maladresse légendaire, que l’on peut souvent admirer dans les bêtisiers de fin de Maison à vendre ou de Recherche appartement ou maison. Cette maladresse vous a-t-elle suivi à Figeac ?
Oh oui, elle m'a bien suivi (rires). Quand j’ai pris la voiture ils ont tous flippé. Heureusement que c’était à Figeac et qu’il n’y avait personne (rires). Mais c’est vrai que j’ai eu la bonne idée de leur raconter juste avant une histoire vraie : je venais d’acheter une voiture et deux minutes trente plus tard, trois virages, et je prenais un tremplin. Naïvement, je leur ai raconté cette histoire et ils m’ont dit "Tu vas conduire avec beaucoup de matériel sur la voiture, tu sais". Ils n’étaient pas très rassurés. Ils étaient un peu tendus. Ma maladresse n’est pas légendaire, elle est vraie (rires).
Avez-vous d’autres projets de fiction à la télévision ?
Il y a une volonté, que ce soit de mon côté, de M6, ou de France 3. Mais il n'y a rien de concret pour le moment, et j’imagine que les audiences de Meurtres à Figeac, le 19 au matin, seront aussi décisives dans l’envie de France 3 de travailler à nouveau avec moi. Donc on verra.
En attendant, j’ai un autre projet avec quelqu’un qui est aux Grosses têtes et peut-être avec Michèle Bernier aussi. Mais ce qui est certain c'est que ça s’est bien passé avec France 3 et qu’ils sont contents du résultat, donc on peut envisager d’autres choses, évidemment.
Vous avez un emploi du temps très chargé, mais si une chaîne vous proposait un héros récurrent dans une série, cela pourrait vous intéresser ?
Oui, bien sûr, j’aimerais beaucoup jouer dans une série. Ma réponse doit faire flipper M6 (rires). Ça peut m’intéresser évidemment. Après, si c’est un héros qui revient toutes les semaines, ce n’est pas possible, mais quelques épisodes dans l’année c’est tout à fait envisageable. Après, ça dépend avec qui, comment. Car il faut une sacré entente avec l’équipe.
Un mot sur Tout changer ou déménager, votre nouvelle émission qui arrive le 1er juillet sur M6 ?
C’est un nouveau concept, on vient de finir le premier numéro il y a quelques jours. On suit une famille qui n’arrive pas à se mettre d’accord, soit parce que l’appartement est trop petit, ou parce qu’il y a de l’humidité. L’un dans le couple veut déménager quoi qu’il arrive, l’autre ne veut pas.
Le but du jeu c’est de faire des vrais travaux, et pas du home-staging, pour améliorer le logement et proposer des solutions. Et ensuite, Antoine Blandin, qui travaille avec moi, va, lui, leur présenter trois biens. Et au final, si le couple reste, ils payent les travaux, qui sont conséquents. Et s’ils partent je leur offre les travaux. Et vous verrez que déménager ce n’est pas toujours facile, donc il y a un vrai suspense.
Vous vivez également une belle aventure au théâtre avec la pièce Un couple magique. Laurent Ruquier, c’est l'une des belles rencontres de votre carrière ?
Oui, c’est quelqu’un qui est étonnant car il a une armure qui n’est pas facile à percer, un peu comme moi. On se respecte beaucoup, c’est monté en puissance entre nous. Et cette pièce fait un carton. Elle est pleine quasiment chaque soir, on joue jusqu’au 17 juillet à Paris, ensuite on va partir en tournée pour 70 dates, et on va revenir à Paris après. Donc je remercie évidemment Laurent pour tout ça.