Organisme de l’ONU créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est chargé de mettre en commun et d’évaluer les études scientifiques consacrées aux changements climatiques.
Réunissant des milliers de chercheurs de 195 pays différents, ces derniers publient régulièrement des rapports sur l’évolution du climat, les conséquences et risques du changement climatique, et proposent des stratégies d’adaptation pour réduire ces risques. En février dernier, le GIEC rendait un nouveau rapport, absolument dévastateur.
Parmi les effets directement visibles de ce réchauffement climatique se trouve la Grande barrière de corail. Située dans l’océan Pacifique, la Grande barrière de corail australienne est le plus grand système corallien, et la plus grande structure vivante de la planète. Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, elle est l’une des sept merveilles naturelles du monde, qui s'étend sur une superficie tellement grande qu'elle est même visible depuis l'espace.
Elle est justement au coeur d'un formidable documentaire disponible sur Netflix, Chasing Coral, réalisé par Jeff Orlowski.
Depuis une trentaine d'années, les scientifiques observent la disparition du corail de nos océans. Et la situation est véritablement dramatique : la moitié est déjà mort. Il a fallu plus de trois ans de travail, 500h de film sous l'eau, et plus de 500 personnes, pour réaliser ce documentaire tour-de-force.
La température de l'eau de surface des océans a augmenté en moyenne de 0,5 °C depuis 1860 jusqu'à aujourd'hui. Les prévisions du GIEC annoncent une augmentation de la température moyenne de l'air de 1,5 °C d'ici 2100. Les eaux de surface des océans se réchaufferont donc encore.
Les récifs coralliens sont très sensibles aux changements de températures, du fait de leur faible capacité d'adaptation. Véritable animal vivant offrant un extraordinaire écosystème jouant un rôle crucial dans la vie des océans, cette barrière de corail finit par s'assécher et blanchir, tandis que les espèces vivantes gravitant dans et autour d'elle disparaissent à leur tour. Un spectacle à la fois désolant et terrifiant...
Passé par de nombreux festivals et couvert de prix (dont celui du Meilleur documentaire au prestigieux festival de Sundance en 2017), Chasing Coral se révèle être un documentaire tout à la fois très pédagogue et enthousiaste, sans tomber dans le travers de la culpabilisation mortifère, qui est parfois le défaut de certains documentaires sur le thème de l'écologie. Très, très hautement recommandé donc.