Série d'espionnage israélienne efficace et haletante qui n'est pas sans rappeler Homeland à ses débuts, Téhéran nous plonge dans les coulisses des opérations spéciales du Mossad avec le parcours chaotique de l'agente Tamar Rabinyan (Niv Sultan). Juive née en Iran et élevée en Israël, la jeune femme réputée pour ses compétences de hackeuse, doit se rendre à Téhéran pour empêcher l'Iran d'obtenir une bombe atomique. La première mission de Tamar, qui a échangé son identité avec une complice musulmane, échoue et la jeune femme doit trouver une solution de repli.
Téhéran revient cette année pour une deuxième saison sur Apple TV+ et accueille une actrice d'exception pour ses nouveaux épisodes, à savoir Glenn Close, dans la peau de Marjan Montazeri. AlloCiné s'est entretenu avec les showrunners de la série, Dana Eden et Daniel Syrkin, et les actrices Niv Sultan et Glenn Close sur les enjeux de cette nouvelle saison explosive.
AlloCiné : À quoi peut-on s’attendre cette saison ?
Niv Sultan : C’est une saison différente et plus personnelle que la première. Notamment, la mission à laquelle doit faire face mon personnage est beaucoup plus périlleuse et explosive. Je pense que nous allons vous maintenir en haleine jusqu’en fin de saison. Les conséquences de ce qui se déroule cette saison auront un impact beaucoup plus sérieux que la saison précédente. Le rythme du tournage fut intense et je pense qu’il y a une nouvelle énergie qui nourrit chacun d’entre nous, cette saison.
Dana Eden : Attendez-vous à des moments d’une intensité maximale et remplis d’action. Je pense aussi que le niveau émotionnel s'enrichit d'épisode en épisode. Vous allez également découvrir l’univers des enfants ultra riches de Téhéran et comment ils ont une existence aux antipodes de la majorité des pauvres Iraniens.
2022 Apple TV+
Est-ce que le tournage fut différent de la première saison ?
Daniel Syrkin : Nous avons tourné essentiellement à Athènes, ce que nous avions fait un petit peu dans la première saison. Cette fois-ci, et grâce au soutien d’Apple, nous avons pu filmer plus longtemps avec des cascades plus complexes et plus explosives. Attendez-vous également à des courses poursuites à couper le souffle. Au final, ce fut un mélange parfait entre un tournage épique et des moments intimes intenses.
Glenn, comment êtes-vous arrivée dans cette série ?
Glenn Close : Quelqu’un a eu la folle idée de m’offrir ce rôle ! Cela m’est tombé dessus à l’improviste. J’ai regardé la première saison et je l’ai trouvée fascinante. Le rôle de Marjan Montazeri était tellement bien écrit que je ne pouvais pas refuser cette opportunité. Ce fut une expérience totalement nouvelle pour moi qui vient du cinéma. Et ce fut un sacré défi, notamment avec la langue iranienne que j’ai dû apprendre le mieux possible. Finalement, cela me tenait à coeur de faire partie d’une série Apple qui peut être vue dans le monde entier.
2022 Apple TV+
Quels sont pour vous les thèmes importants de cette série ?
Glenn Close : Pour moi il s’agit d’un groupe de gens qui arrive à ses fins par tous les moyens, afin de mener une action qui leur semble juste. C’est de se battre pour ce que l’on croit vraiment. Chaque point de vue est différent mais chaque point de vue est également valable. Il y a des gens qui sont prêts à l’ultime sacrifice, pour que ce en quoi ils croient voit le jour.
Niv Sultan : Je me souviens qu’en lisant les scripts de cette saison, j’ai ressenti beaucoup de tristesse car je me suis rendue compte que le message de cette série est de montrer qu’en temps de guerre, tout le monde perd. Il n’y a aucun gagnant. Tout le monde souffre de la même manière. Au final, il faut se demander pour quoi l’on se bat, est-ce que tel ou tel conflit est vraiment justifié et s'il en vaut vraiment la peine.
Dana Eden : Je pense que c’est une étude la plus humaine possible des Israëliens et des Iraniens. Qui sont-ils vraiment au fond d’eux-même ? J’espère que cela permettra à chacun de mieux comprendre qui est l’autre et ce qu’il vit, quel est son point de vue. C’est également important de comprendre que même s’il existe un conflit au niveau gouvernemental, ce n’est pas le cas au niveau individuel, au niveau du peuple. Nous avons d’ailleurs travaillé avec de nombreux réfugiés Iraniens cette saison, c’est quelque chose d’unique pour une production de ce type. Ce fut une collaboration fantastique pour nous, Israëliens.
Daniel Syrkin : Le thème de la vérité est important. C’est important de montrer un Iran que l’on ne voit pas dans les news. De montrer quelque chose de vrai et d’authentique. C’est également une série sur l’identité. Celle d’être un espion, celle d’être un traitre pour sa patrie. Pour moi c’est important de montrer qu’il y a des êtres humains au delà des gros titres des news.
