AlloCiné : Vous faites partie des comédiens présents depuis le début de l'aventure Demain nous appartient. Prenez-vous toujours autant de plaisir à incarner Tristan ?
Mathieu Alexandre : Oui, je prends toujours autant de plaisir à jouer Tristan. C’est un personnage que j’aime beaucoup. Il est toujours un peu décalé, un peu à côté, donc il y a quelque chose de très joyeux dans le fait de le jouer. Il fait un peu partie de moi maintenant, après cinq ans.
Et il a pas mal évolué, je suis content. Il est passé par plein de choses différentes. Au départ c’était quelqu’un qui était là pour gérer le Spoon, il était surtout là pour faire des blagues et des vannes. Et c’était super, j’aimais beaucoup ça. Ça a bien défini le personnage dans son côté rêveur, un peu burlesque.
Et petit à petit, puisqu’il a vécu des choses plus intimes, plus traumatisantes, plus profondes, et plus bouleversantes, on a commencé à découvrir une autre facette de Tristan. Il n’est pas juste le mec tête en l’air qui renverse son plateau par terre, qui est un peu à côté de ses pompes. Il a aussi une vie. En cinq ans on a pu découvrir d’autres choses à son sujet et c’est toujours joyeux pour moi d’en apprendre plus sur Tristan.
Vous êtes revenus dans la série en janvier après quelques mois d’absence. Aviez-vous demandé à vous éloigner quelque temps, ou était-ce purement une décision créative prise par la production et les auteurs ?
C’est une décision qu’on a pris ensemble avec la production. À côté de la série, je fais beaucoup de théâtre, c’est une activité qui me comble aussi. Et j’ai besoin d’avoir ces deux activités-là, j’ai l’impression que les deux se nourrissent beaucoup l’une l’autre.
Mais le théâtre c’est très chronophage aussi, comme Demain nous appartient. Et à un moment donné il faut faire des choix, d'autant plus que sur une série comme Demain nous appartient c’est compliqué de gérer des plannings de gens qui sont sur scène à Paris oui qui sont en tournée un peu partout en France.
Donc d’un commun accord on s’est dit que c’était le bon moment pour moi pour prendre une petite pause théâtrale et le bon moment pour faire sortir Tristan. Car c’était assez logique qu’il parte quelque temps après la prise d’otages. Ça tombait bien et ça permettait de le faire revenir ensuite différemment.
En 2020, les auteurs avaient imaginé une famille pour Tristan, avec l’arrivée de Sacha, Solenne, et Ben. Ça vous a attristé de devoir dire au revoir l'an dernier à Renaud Roussel, Artemisia Toussaint, et Antoine Cohaut ?
C’est toujours assez étonnant de devoir dire au revoir à ses collègues de travail. Surtout quand on les apprécie (rires). Mais Demain nous appartient c’est un peu un endroit de l’éphémère, il ne faut pas l’oublier. C’est une série, et dans les séries il faut que les choses bougent. Rien n’est jamais garanti, les scénaristes ont toute liberté de faire évoluer les personnages comme ils le souhaitent.
Donc, oui, ça me fait de la peine car je les apprécie vraiment. Et en même temps je me dis qu’on pourrait très vite les retrouver. Rien n’est jamais définitif dans Demain nous appartient. C’est aussi ça la surprise dans le fait de jouer dans ce genre de série : on a toujours hâte de découvrir qui la production va faire revenir.
L’arche autour de Sacha et de Clémentine était super. Avez-vous été surpris par le sort réservé à Sacha, ou saviez-vous dès l’arrivée de Renaud Roussel que l’intrigue allait se diriger vers ça ?
Non, pas du tout. J’ai vraiment été surpris que les auteurs partent là-dessus. Mais je trouvais ça très chouette. Ça permettait de montrer une autre facette de la vie de Tristan, et de son frangin. Et aussi d’explorer le côté sombre de mon personnage, du fait de tout ce qui se passait avec Sacha.
Après sa séparation avec Justine, on pensait que Tristan allait retrouver l’amour avec Gaëlle. Et finalement, elle a été assassinée par le Tueur à la rose tigre. Vous espérez que la malchance de Tristan en amour va finir par tourner ?
Oui, j’aimerais bien (rires). Ce serait pas mal. Je ne sais pas ce que les scénaristes projettent sur moi (rires). Ils se disent que Tristan ne pourra jamais être heureux en amour visiblement. Il faudrait que ça s’arrête à un moment donné car ce pauvre Tristan n'a vraiment pas de chance. Donc pourquoi pas, oui, j’espère qu’il trouvera l’amour avec une personne chouette.
Mais c’est aussi très marrant de jouer des ruptures. Et c’est compliqué de raconter des histoires pour quelqu’un qui va bien et à qui tout sourit. Mais c’est vrai que les auteurs se sont un peu acharnés sur Tristan. Je n’aimerais pas vivre sa vie (rires).
Lors de son interrogatoire par la police, Tristan ment et prétend qu’il n’y avait rien de romantique entre Gaëlle et lui, ce qui éveille les soupçons de Bart. Tristan pourrait-il être le meurtrier de Gaëlle ? Va-t-il se retrouver sur la liste des suspects ?
Ce que je peux dire c’est que Tristan n’est pas très malin. Chloé va bientôt mettre en place un guet-apens avec l’aide de la police pour piéger le tueur en série. Et la personne qui va la poursuivre dans les rues de Sète c’est ce bon vieux Tristan ! Je ne peux pas en dire beaucoup plus pour le moment.
Mais ce qui est certain c'est qu'il agit de façon assez étrange. Après, parfois, quand on est mis devant le fait accompli, c’est compliqué de s’en sortir. Mais Tristan a toujours eu des réactions un peu surprenantes. Et là c’est sûr qu’on se demande pourquoi il a dit à la police qu’il n’avait pas eu de relation avec Gaëlle. Ça reste un peu un mystère pour le moment...
Va-t-on assister à une vraie descente aux enfers pour Tristan durant cette arche ?
Oui, ça va être compliqué pour Tristan. Il va être pris dans un engrenage en quelque sorte.
On a l’impression que c’est une arche qui nous réserve encore beaucoup de surprises. Vous confirmez ?
Oui, c’est une arche vraiment chouette. Et assez étonnante, c'est certain.
Après la mort de Gaëlle, on assiste à un rapprochement inattendu avec Vanessa, avec qui la hache de guerre semble momentanément enterrée. Une amitié pourrait-elle se tisser entre eux ?
C’est vrai que le rapport entre ces deux ennemis est assez chouette. Ça commence un peu comme dans les comédiens romantiques : ils se détestent pour mieux s’apprécier à la fin. C’est sûr qu’entre eux quelque chose pourrait exister. Est-ce que ça va être le cas ou pas ? Ça reste à voir. Mais il n’est pas impossible que Tristan et Vanessa puissent travailler ensemble et s’apprécier. Même s'ils restent avant tout un duo qui fait des étincelles.
C'est vrai qu'on adore toutes les scènes de prise de bec entre Vanessa et Tristan au Spoon. Il y a une belle alchimie entre Victoire Dauxerre et vous. Ce sont des séquences qui étaient marrantes à tourner ?
C’est génial. D’autant plus que Victoire est une excellente partenaire, très douée. C'est une très bonne comédienne et une très belle personne. Donc ça a toujours été un plaisir de tourner avec elle. Et on s’est beaucoup amusé à jouer ces engueulades un puériles, et ces prises de becs. J’ai de beaux souvenirs avec elle.
Y a-t-il des comédiens avec qui vous aimeriez tourner davantage ?
Il y a plein de comédiens avec qui j’aimerais partager des scènes. Aujourd'hui, la série fait qu’il y a énormément de nouvelles têtes avec qui je n’ai pas encore pu tourner car les familles ne se croisent pas forcément. Et c’est toujours agréable de tourner avec de nouveaux comédiens.
Mais j’adore aussi tourner avec Alexandre Brasseur et Arnaud Henriet par exemple. A chaque fois que je me retrouve avec eux sur le plateau je suis très content, donc je veux plus de scènes avec eux. Il y a une petite évidence dans le jeu entre nous trois donc j’espère que ce trio Alex-Sylvain-Tristan va continuer. C’est une amitié assez touchante et assez drôle.
Mais, franchement, on est une belle équipe. J'adore aussi tourner avec Mayel Elhajaoui, Julie Debazac, Raphaële Volkoff, ou Camille Genau, qui sont des amis. C’est toujours agréable de les retrouver et j'aimerais, là encore, partager plus de scènes avec eux.
Avez-vous d’autres projets à venir dont vous pouvez nous parler ?
Oui, je fais pas mal de théâtre en ce moment. Je pars sur une pièce qui s’appelle Titanic, qui va se jouer au Théâtre de la Renaissance à Paris, du mois de juin au mois d’août. Et ensuite en septembre je serai dans une pièce qui s’appelle L’invention de nos vies, de Karine Tuil, mise en scène par Johanna Boyé, qui se jouera au Théâtre Rive Gauche à Montparnasse.
J’ai une activité théâtrale assez chargée, c’est une joie de retrouver un peu les planches. Mais ça ne veut pas dire que je vais quitter Demain nous appartient. C’est une série qui me tient à coeur et dans laquelle j’ai beaucoup d’amis. C’est une sorte de cocon fondateur dans ma vie de comédien.