C'était l'évenement du printemps dans Ici tout commence : le premier bal de promo de l'institut Auguste Armand, imaginé par Jasmine (Zoï Sévérin) pour se rapprocher d'Axel (Thomas Da Costa).
Et si la soirée a fini par virer au cauchemar au cours des épisodes de mercredi et jeudi, le bal a tout de même offert de jolis moments aux téléspectateurs avant la catastrophe. Des scènes de préparatifs puis d'allégresse sur la piste de danse qui ont permis aux fans d'admirer les magnifiques tenues portées par leurs personnages préférés qui s'étaient, évidemment, mis sur leur 31 pour l'occasion.
Après un entretien exclusif avec le réalisateur Jérôme Navarro, qui nous a raconté comment ont été tournés ces épisodes catastrophes, AlloCiné vous propose aujourd'hui d'en savoir plus sur la manière dont ont été imaginés les looks et les tenues des héros d'Ici tout commence grâce à la cheffe costumière du feuilleton de TF1, Stéphanie Boissard.
La robe de Charlène, la veste d'Eliott ornée de bijoux, ou encore le haut doré de Jasmine... Les costumes des élèves n'auront plus de secrets pour vous !
AlloCiné : Les tenues que portent Salomé, Jasmine, Eliott, et les autres lors du bal de promo ont-elles été confectionnées spécialement pour ces épisodes par votre équipe ?
Stéphanie Boissard (cheffe costumière) : En réalité, c’est principalement de l’achat à la base. Même si des choses ont également été confectionnées tout spécialement.
Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est que tout a été entièrement pensé pour ces épisodes-là. Ce ne sont pas des vêtements recyclés de la garde-robe habituelle des personnages. Il y a eu de la recherche pour chaque rôle. Il y a eu de la fabrication pour certains, beaucoup de retouches pour d’autres, des choses qui ont été altérées. Toutes les tenues ont demandé beaucoup de travail.
Pouvez-vous nous dire quelles tenues sont des créations ?
Le haut de Jasmine a été complètement fabriqué. On a longtemps cherché ce qu’on pouvait mettre avec ce tutu. Après avoir beaucoup cherché sans réellement trouver ce qu’on voulait, on a donc fait une sélection de tissus et on a fabriqué ce haut.
Il y a aussi la veste d’Eliott (Nicolas Anselmo), qui à l’origine était une proposition de veste pour Mehdi (Marvin Pellegrino). Lors des essayages, je cherchais une veste un peu oversize pour Eliott et j’ai pris la veste de Mehdi, qui était une veste toute simple noire de costume, qu’on a complètement retravaillée. On l’a customisée, on a changé le col, les revers, on a repris les épaules. C’est la pièce qui a demandé le plus de travail.
Et tous les badges qu’on voit sur la veste ce sont des boucles d’oreilles en fait. Avec tous les bijoux que j’avais prévus pour le bal, il y avait de quoi faire, alors j’en ai attrapé certains pour transformer la veste. Et c'est un peu la même chose pour Jasmine : la coiffe qu’elle a dans les cheveux c’était un collier à l'origine, qu’on a fini par transformer en décoration capillaire.
Combien de personnes travaillent au sein de votre équipe au quotidien ? Et ce nombre a-t-il augmenté pour les besoins de ces épisodes événement ?
Nous sommes entre 10 et 15 personnes à travailler sur le tournage de la quotidienne, entre les tournages sur les deux plateaux, la figuration, la préparation, l’entretien des costumes, la gestion des raccords, le shopping. Et on était encore plus nombreux pour le bal, oui. Environ 18 personnes je dirais. C’est vraiment une grosse équipe.
Combien de temps a duré la préparation des ces épisodes du bal de promo ?
Ça a été très intense. J’ai commencé les premiers shoppings mi-janvier et le tournage a débuté le 8 mars. Donc environ deux mois, en parallèle des costumes habituels de la série bien sûr. Car c’était en plus du reste, la quotidienne ne s’arrêtait pas pendant ce temps-là.
Le défi principal était-il de refléter la personnalité de chaque personnage à travers sa tenue ?
Tout à fait. C’était tout l’enjeu. Il fallait surtout ne pas perdre la personnalité des uns et des autres. Et en même temps il fallait que ce soit homogène au niveau de l’ensemble. On voulait que l’on ressente à la fois la personnalité du personnage et l’enjeu que chacun avait au niveau du bal. Comme Jasmine, par exemple, qui veut être la reine du bal. Il fallait que ça se ressente dans sa tenue.
Fallait-il coller aussi à l’ambiance visuelle et à la couleur très "bleu" des épisodes ?
Au niveau des couleurs, on a habillé toute la figuration afin que cela donne cette couleur de fond à l’image. Je trouve ça très important de traiter la figuration avec soin. Et, par exemple, je voulais que Charlène (Pola Petrenko) soit la seule habillée en rouge, il fallait qu’elle se démarque des autres. Et en sachant que la décoration était bleu, il fallait travailler sur le fond qui au final est bleu et doré. Et garder bien ça en tête à chaque fois.
Quand on a 26 rôles et 70 figurants, réussir à faire des choses très différentes d’une personne à l’autre, en ayant des contraintes de décor et de couleurs, c’était un peu une gymnastique. Il fallait faire en sorte que chacun soit différent des autres et se démarque.
Quelles étaient vos inspirations ? Avec un tel bal de promo, on pense forcément à des séries américaines comme Gossip Girl...
L’idée, par rapport au bal de promo à l’américaine, c’était qu’on ait notre touche un peu française. On ne voulait pas tomber dans le cliché des robes longues, glamour. On voulait quelque chose d’assez fun.
En termes d'inspirations, j’aime beaucoup le travail qu’il y a au niveau des costumes dans Sex Education. J’avais beaucoup aimé le bal qu'il y avait dans un des épisodes. Quand je regarde cette série, je trouve qu’on ne voit jamais de décalage entre la figuration et le reste des comédiens. J’aime beaucoup ça. Dans Sex Education, il y avait une jeune femme qui arrivait en smoking, c’était très poussé. Nous on l’a fait sur un rôle de figuration. Mais la série est également très poussée au niveau des couleurs.
Etait-ce un défi plutôt amusant de sortir des tenues traditionnelles de cuisine et des vêtements de tous les jours des personnages à l'occasion de ce bal ?
Oui, c’était super intéressant. Sur une série quotidienne comme ça, on a rarement l’occasion d’aller aussi loin. Là, pour le bal, on pouvait se faire vraiment plaisir. Je trouve que c’est une vraie chance. On m’a laissée assez libre de faire beaucoup de propositions et je n’ai pas eu de barrières particulières.
Le bal tournant à la catastrophe, les tenues de chacun se retrouvent couvertes de poussière, elles sont sales et abîmées. Il a donc fallu concevoir deux versions de chaque tenue, c'est bien ça ?
Oui, tous les rôles avaient la version propre et la version pré-salie de leur tenue. Pour que, sur le tournage, on soit le plus efficace possible et qu’on ne se retrouve pas à tout salir sur place. Même si on a rajouté de la poussière une fois sur le plateau. Mais tout avait été pré-patiné.
Une fois qu’on a pris du temps à essayer de tout faire comme on aime, on détruit tout (rires). C’est ce qui était super. Il y avait le côté créatif de recherche sur les personnages, et le travail de la patine qui est très intéressant sur les costumes.
Avez-vous une tenue préférée ?
J’ai vraiment aimé toutes les tenues du bal. C'est dur comme question (rires). C’est un ensemble qui fonctionne très bien. Tous les comédiens étaient très investis, ils étaient contents. Je les ai tous vus au moins 4 ou 5 fois pour bien peaufiner d’un essayage à l’autre. Mais si vraiment je devais choisir, je dirais que j’aime beaucoup le duo Eliott-Jasmine, qui ouvre le bal. Mais j’étais très contente de l’ensemble.
Avec toutes ces robes et tous ces costumes de bal, y a-t-il eu des jalousies parmi les comédiens et comédiennes ?
C’était un peu ce que j’appréhendais au début. Le choix des robes est toujours un peu délicat. On a peur qu’un tel dise "Elle, elle est plus belle que moi. J’avais envie de ça, pourquoi je n’ai pas si ?". Mais je crois qu’ils étaient tous très contents de leurs tenues respectives. Ils trouvaient tous que ça correspondait bien à leurs personnages. Il n’y avait pas de jalousie.
Au contraire, on a travaillé dans la bienveillance, ils se trouvaient beaux les uns et les autres. Et ils réfléchissaient vraiment par rapport à leurs personnages.