Après Paris est à nous, diffusé sur Netflix en avril 2020, Elisabeth Vogler est de retour derrière la caméra avec Années 20, en salles le 27 avril.
Le film nous entraîne à Paris, un soir d’été en 2020, quelques temps après la fin du premier confinement. La caméra suit un passant puis l’autre, voyageant à travers les rues de la ville et multipliant de curieuses rencontres : jeunes excentriques, personnages originaux et anticonformistes.
Au cours d’un seul plan ininterrompu, la caméra lie les personnages à travers un même territoire, et une même époque en crise que chacun traverse et questionne à sa manière.
Après Paris est à nous, film à très petit budget financé grâce à une campagne de crowdfunding et tourné sans autorisation dans les rues de Paris, la réalisatrice Elisabeth Vogler continue d'explorer de nouvelles façons de faire du cinéma avec Années 20.
"Je continue ma quête dans le réel en imaginant la caméra comme un fil qui vient lier les existences", précise-t-elle.
À noter que le nom d'Elisabeth Vogler est un pseudonyme emprunté à l’un des personnages de Persona d’Ingmar Bergman, une actrice qui cesse soudainement de s’exprimer.
"Le cinéma est quelque chose d’intime pour moi. Quand j’étais adolescente j’étais tourmentée et pleine de doutes. Le cinéma m’a permis petit à petit d’avoir le courage de me rapprocher de qui je suis vraiment.Je préfère qu'on s'intéresse aux films que je fais plutôt qu'à ma personne et je me sens vraiment plus proche de moi avec un pseudonyme féminin", indique-t-elle, justifiant son choix de l'anonymat.
Filmé en seul plan séquence d'une heure et trente minutes en plein Paris, le tournage a été un véritable tour de force pour l'équipe.
Les répétitions ont duré un mois mais pas avec tous les acteurs, comme le révèle le scénariste Laurent Rochette.
"Il fallait déjà que le film fonctionne séquence par séquence. Après on a répété la configuration avec la caméra. Mais il y a eu des difficultés. Pour un plan séquence en scooter, si on fait un détour c'est parce que c'est le seul chemin où il n'y a qu'un seul feu rouge. On ne pouvait pas arrêter la caméra", détaille-t-il.
L'équipe du film n'a ensuite répété qu'une seule fois avec tout le groupe. Tout a vraiment été minuté et préparé en amont.
"On essaie de contrôler l'incontrôlable d'une certaine manière. Par exemple au son, on avait que 11 micros cravate sur 24 comédiens. Donc, il y avait tout un dispositif pour que les micros arrivent aux comédiens. Des ingénieurs du son prenaient leurs vélos pour se rendre aux séquences d'après", explique Laurent Rochette.
Années 20 est porté par Noémie Schmidt, jeune comédienne révélée aux côtés de Claude Brasseur dans L'Etudiante et monsieur Henri. Déjà très investie dans Paris est à nous, l'actrice s'est aussi beaucoup impliquée dans ce projet, notamment à travers une tournée d'une ampleur inédite pour promouvoir le film à travers la France.
En effet, l'équipe du long-métrage a souhaité prolonger l’expérience Années 20 avec une série événement. Dans chacune des 12 villes de la tournée d’avant-premières, ils ont réalisé un épisode diffusé le soir-même, dans la salle avant le film et sur internet.
À partir du 9 avril, le public a pu découvrir chaque jour un nouveau personnage dans sa ville d’origine, avant de les voir tous réunis à Paris dans le film.
Comme dans Années 20, chaque épisode a été tourné en une seule fois, soit 12 véritables plans-séquences au final. Pour rendre une telle performance possible, une équipe de 15 personnes était constamment sur la route pendant 15 jours.
Vous pouvez retrouver la série sur la chaîne Youtube du film.
