Moins d'un an après le lancement en août dernier de la saison 5 de Demain nous appartient, accompagné de nombreux changements, dont la mise à l'antenne d'un nouveau générique signé Vianney, le constat est sans appel : la mayonnaise n'a pas pris et le feuilleton quotidien fait, en partie, les frais de ce reboot mal accueilli par les fans de la première heure.
Regardée par 3,37 millions de téléspectateurs en moyenne l’année de son lancement, pour une part d'audience de 22,4%, comme le rappellent nos confrères du Parisien dans un article paru ce week-end, Demain nous appartient affiche une baisse d'audience depuis le début de l'année 2021. Qui s'est encore accélérée ces derniers mois.
Vendredi, seuls 2,7 millions de fidèles étaient devant le feuilleton aux alentours de 19h10. Mais c'est surtout sur la cible privilégiée des annonceurs, la fameuse femme responsable des achats de moins de 50 ans, que le bât blesse puisque le même épisode affiche une part d'audience de seulement 16% sur cet indicateur. Ce qui n'est pas suffisant pour une chaîne comme TF1, pour qui un score en dessous des 20% est souvent considéré comme un échec.
Demain nous appartient affaiblie par un trop-plein de changements ?
Alors, pourquoi une telle chute d'audience ? Évidemment, l'arrivée du spin-off Ici tout commence est en partie en cause puisque la série portée par Aurélie Pons, Vanessa Demouy ou encore Nicolas Anselmo a donné un coup de vieux non négligeable à la série mère.
Lancé devant 3,8 millions de curieux le 2 novembre 2020 sur TF1, pour une part de marché de 23% sur les FRDA-50, Ici tout commence continue, contrairement à Demain nous appartient, d'afficher de très bons scores sur cibles, et notamment sur les jeunes (31% sur les 15-24 ans le 17 mars dernier par exemple).
Mais la baisse des audiences de DNA s'explique également par des intrigues moins fortes depuis maintenant plus d'un an et par de nombreux départs (Anne Caillon, Linda Hardy, Juliette Tresanini, Théo Cosset, Rani Bheemuck, Audrey Looten, ...) qui ont déplu au public.
Une base de fans qui a également eu du mal à se faire à la flopée de nouveaux personnages introduits depuis l'été dernier et qui sont incarnés par Emmanuel Moire, Jennifer Lauret, Charlotte Gaccio, Alexandre Varga, Xavier Deluc, Maxime Lélue ou encore Adher.
Telsete/TF1
Le renouveau espéré avec le reboot opéré en saison 5 et la nouvelle qualité d'image de la série n'est donc pas au rendez-vous, et Le Parisien révèle que Marc Kressmann, nommé directeur de collection et producteur artistique de Demain nous appartient l'an dernier, quitte déjà son poste. Remplacé à la tête des scénaristes par Nicolas Brossette et Sarah Belhassen.
Parviendront-ils à redresser la barre ? L'avenir nous le dira. Même si Vincent Meslet, l'ancien producteur de Demain nous appartient devenu directeur général du groupe Newen, temporise la baisse d'audience en expliquant que la qualité de la série et des changements côté casting ne peuvent pas être tenus pour seuls responsables en cette période compliquée au niveau de l'actualité.
"Il faut contextualiser les chiffres d’audience", explique-t-il au micro du Parisien. "Il y a des éléments exogènes, comme la crise sanitaire qui a largement perturbé les équipes et compliqué le travail de la production.
À cela s’ajoute une actualité particulière. Les JO, l’Ukraine, la campagne présidentielle… ont bouleversé le quotidien des Français. Notre rendez-vous qui, en théorie, fidélise, a été déstabilisé par ces événements".
"La prochaine saison va vers une stabilisation"
La machine semble en tout cas en marche du côté de TF1 et de Newen pour "sauver" Demain nous appartient et ramener le public vers les intrigues sétoises de Chloé Delcourt (Ingrid Chauvin) et Alex Bertrand (Alexandre Brasseur).
En plus d'une intrigue au long cours centrée sur le rapprochement entre Victoire (Solène Hébert) et Samuel (Axel Kiener), tous deux très appréciés des fans, l'arche principale actuelle, intitulée "Murder Party", fait ressurgir du passé un secret enfoui. Et met en avant les jeunes adultes de la série, dont Bart (Hector Langevin), Gabriel (Martin Mille), et Charlie (Clémence Lassalas), qui étaient passés au second plan ces derniers mois au profit des "nouveaux ados". Avec à la clé une bonne dose de polar et de mystère.
Telsete/TF1
"On revient aux fondamentaux, avec du polar, des intrigues intergénérationnelles, le tout ancré à Sète", poursuit Vincent Meslet, dont le groupe, Newen, produit également Ici tout commence et Plus belle la vie. "Notre grande obsession est de nous renouveler. C’est le cas pour nos trois feuilletons. On teste beaucoup de choses, le public a besoin d’être surpris".
Et d'ajouter : "Avec DNA, on y est peut-être allé un peu rapidement. Ça aurait sans doute mérité qu’on opère les changements plus progressivement. La prochaine saison va vers une stabilisation, il y aura peu de nouveaux personnages".
Une bonne nouvelle pour les téléspectateurs fidèles au poste, qui pourront ainsi continuer à profiter des figures emblématiques de la série tout en apprenant à connaître un peu mieux les nouveaux personnages, comme François Lehaut et Raphaëlle Perraud, campés respectivement par Emmanuel Moire et Jennifer Lauret.
Et tout porte à croire que l'arche d'été, actuellement en écriture, sera décisive dans sa capacité à captiver ou non des semaines durant le public. Comme au bon vieux temps des intrigues estivales de 2018 et 2019 qui sentaient bon la saga avec leurs révélations sur le passé de Chloé et le fameux secret des Lazzari qui avait bouleversé la vie de Sandrine et de Victoire.
