La Culture ne devrait-elle pas bénéficier d’un ministère régalien ?
Nous concevons le service public des arts et de la culture comme une composante constitutive des ambitions d’émancipation, de progrès humain et de constitution d’une citoyenneté active au quotidien. La réalité des économies qui la compose, entre des champs purement publics, d’autres à but non lucratif et enfin des secteurs industriels comme peut l’être le cinéma (bien que les industries culturelles et créatives bénéficient d’une attention toute particulière propre à la volonté politique de l’exception culturelle que nous défendons et appliquerons avec constance) fait que nous avons ici affaire à une diversité d’écosystèmes, parmi lesquels certains acteurs privés ont leur place.
Néanmoins, nous nous inscrivons dans cette logique d’une action régalienne en matière d’arts et de culture en redonnant à l’État et à ses agents les moyens d’accomplir ces ambitions citées et toutes les missions qui lui incombent qui ne sauraient être sous-traitées à des entreprises privées aux objectifs purement lucratifs à mille lieux du progrès humain, comme c’est le cas avec le Pass Culture ou les menaces qui planent sur l’archéologie préventive.
C'est pourquoi nous réinstituerons le service public des arts et de la culture en commençant par lui donner, ainsi qu’à l’ensemble des actrices et des acteurs concernés, les moyens nécessaires pour accomplir au mieux leurs missions d’intérêt général.
Nous porterons le budget consacré aux arts et à la culture à 1% du PIB, ce qui entraînera une augmentation d’un tiers du budget du seul Ministère de la Culture, mais touchera également les crédits alloués à la culture dans les autres services de l’État, les dotations des collectivités locales ainsi que l’argent alloué aux différents centres nationaux, du livre, de la musique, du jeu vidéo qui sera créé, et bien entendu du cinéma. Enfin, nous placerons également les associations culturelles au cœur de cette action, en renouant avec des logiques de conventionnement sur le temps long.
Par ailleurs, les arts et la culture touchent un champ bien plus large que leur seul ministère. Il est donc essentiel que l’action publique dans la culture s’articule avec d’autres pans de l’action gouvernementale, comme l’Éducation nationale ou l’Enseignement supérieur et la recherche, mais également la Ville, la Ruralité, la Santé et bien d’autres.
Le cinéma est-il forcément un art politique ? Que vous inspire la récupération qui peut se faire autour d’une œuvre, comme "Bac Nord" récemment ?
Le cinéma peut être de nombreuses choses. Bien souvent considéré comme un divertissement, il s’inscrit aussi dans un contexte politique et social et peut se positionner sur des sujets de société.
Le film Bac Nord porte un regard politique – notamment par les images et ressorts narratifs qu’il utilise - sur la situation dans les quartiers populaires et, par son propos, soulève un débat. Ici le rôle de la police est traité mais d’autres films soulèvent également le débat sur d’autres sujets qui animent notre société. La force du cinéma est de porter un regard sur nos propres conditions et d’ouvrir la discussion.
Le cinéma et les séries ont-ils entre autres pour vocation, selon vous, d’aider à faire "bouger les lignes" sur des problématiques sociétales (parité, diversité…) ?
Le cinéma, comme l’ensemble des arts et de la culture, est essentiel car il permet de nous définir en tant qu’être humain. Il est vecteur d’émancipation et permet de nous interroger sur notre propre existence. Il a néanmoins aussi un impact social et reflète les problématiques sociales que nous vivons.
Aujourd’hui les études montrent que les personnages les plus présents sur nos écrans sont des hommes perçus comme blanc, bien loin des réalités de notre société. Pour les personnes discriminées, leur représentation à l’écran renforce bien souvent des stéréotypes racistes ou sexistes en les cantonnant dans des représentations réductrices.
Afin de changer nos représentations, nous remettrons à plat le système des aides du CNC et conditionnerons les financements au respect de la norme sociale et de la lutte contre les discriminations. La parité et la diversité se feront autant sur nos écrans que derrière la caméra.
Candidat... et spectateur
S’il fallait donner un titre de film ou de série à cette campagne…
S’il fallait donner un titre de film ou de série à votre programme…
Arrête-moi si tu peux / Populaire / Le Goût des autres / Nos plus belle années / Plus belle la vie
Une réplique de film ou de série qui vous inspire…
"Nous ne possédons rien sur Terre, nous sommes de passage c’est tout". (Out of Africa)
Un personnage de film/série qui vous inspire…
Rocky Balboa. Tous le monde pense qu’il ne tiendra pas plus d’un round ou deux, mais il vainc tous les pronostics et reste debout jusqu’à la fin du combat.
Pour quel Président·e à l'écran auriez-vous voté ?
Le Promeneur du champ de Mars ;)
Le meilleur film politique ?
La meilleure série politique ?
Nos pas ouvrent le chemin
Votre premier souvenir de spectateur ?
Votre film culte ?
Votre série culte ?
Votre dernier coup de cœur cinéma/série ?
Une musique de film/série pour travailler ou réfléchir ?
Il était une fois la Révolution
Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise)
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Note de la Rédaction d'AlloCiné
A l'occasion de l'Election Présidentielle 2022, AlloCiné donne la parole aux douze candidats et candidates engagées dans la course à l'Elysée, avec la collaboration de Camille Marigaux, journaliste Culture, Politique et International à France Culture et RFI.
Le même questionnaire a été soumis à toutes les personnes en lice. Nous publierons chaque jour les réponses d'un ou d'une candidate, selon l'ordre déterminé par le tirage au sort officiel*. Un article thématique, regroupant les réponses et propositions des différents candidats et candidates sur des sujets liés à la chronologie des médias et au piratage, sera également proposé sur notre site d'ici le 8 avril 2022.
*les réponses d'Emmanuel Macron, en troisième poisition selon le tirage au sort du Conseil Constitutionnel, ne nous sont pas parvenues dans les temps. Elles seront publiées dès réception.
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