La Culture ne devrait-elle pas bénéficier d’un ministère régalien ?
Lorsque fut créé le ministère de la Culture en 1958, son premier titulaire, André Malraux, eut le titre de "Ministre d'État". Ce ne fut plus jamais le cas lors des septennats et quinquennats successifs. Et sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, il fut même ravalé au rang de "secrétariat d'État". Même si le terme de "régalien" semble excessif – loin de moi l'idée de faire des biens culturels ou de la création artistique des "monopoles d'État" ! – il est clair que le ministère de la Culture doit retrouver un rang, un rôle et des attributions, plus conformes à l'idée que nous nous faisons de sa mission. Comme le précise le point 111 de mon programme : un grand ministère de la Culture, de l’Éducation populaire et des Médias sera créé. Il sera doté de la compétence la plus large, jusqu’à l’action culturelle extérieure de la France et son rôle dans le cadre de la francophonie. La compétence partagée sera reconstruite entre l’État et les collectivités territoriales (…).
Le cinéma est-il forcément un art politique ? Que vous inspire la récupération qui peut se faire autour d’une œuvre, comme "Bac Nord" récemment ?
Depuis sa naissance, le cinéma est un art populaire. À ce titre, il s'empare aujourd'hui, comme hier, de tous les sujets de société, y compris de leurs lectures "politiques". C'est un fait. En revanche, je n'ai pas pour habitude de juger une œuvre selon que le propos "politique" qu'elle tiendrait aille ou non dans le sens de mes engagements. Le film que vous évoquez pose à mon avis un tout autre problème : c'est un symptôme. Symptôme d'une "banalité du mal" que porteraient certains quartiers de nos villes et dont une certaine frange de l'opinion verrait la solution dans le seul renforcement du "tout répressif". Notons par ailleurs que les réalisateurs de ce film ont vivement réagi aux tentatives de récupération politicienne dont il a fait l'objet.
Le cinéma et les séries ont-ils entre autres pour vocation, selon vous, d’aider à faire "bouger les lignes" sur des problématiques sociétales (parité, diversité…) ?
Oui ! Et ils le font. Faisons confiance à la liberté de création des auteurs pour qu'ils le fassent toujours plus, et mieux encore !
Candidat... et spectateur
S’il fallait donner un titre de film ou de série à cette campagne…
Invictus. Parce qu'une nation unie l'emporte contre tous les pronostics.
S’il fallait donner un titre de film ou de série à votre programme…
La Vie est belle, de Roberto Benigni. Même dans les pires moments.
Une réplique de film ou de série qui vous inspire…
Je pense tout de suite à Audiard, j'en garde deux en mémoire : "La retraite faut la prendre jeune (...) faut surtout la prendre vivant, ce n’est pas dans les moyens de tout le monde". (Les Barbouzes). Et comment ne pas retenir aussi le "Touche pas au grisbi" des Tontons flingueurs. Audiard a un sens de la formule que j’admire énormément.
Un personnage de film/série qui vous inspire…
Robin des Bois, pour son sens aigu de la justice sociale.
Pour quel Président·e à l'écran auriez-vous voté ?
Sans hésiter : Mandela dans Invictus. Je me suis engagé en politique précisément contre l’Apartheid, j’ai une admiration sans limite pour la force de Mandela, lui qui a vécu l’injustice dans sa chair et qui a su garder l’espoir et la conviction qu’il était possible de renverser tout cela. Et de le faire, non pas dans la colère et la haine de l’autre, mais par l’unité et la réconciliation du peuple : "Je suis le maître de mon destin".
Mon slogan, les "Jours heureux", c’est aussi cela : nous sommes les maîtres de notre destin.
Le meilleur film politique ?
Le Dictateur, un chef-d'œuvre qui n’a rien perdu de son acuité plus de quatre-vingts ans plus tard quant aux risques que fait peser la montée des nationalismes en Europe.
La meilleure série politique ?
Baron Noir, pour son réalisme cru.
Votre premier souvenir de spectateur ?
Votre film culte ?
Les Tontons flingueurs
Votre série culte ?
Votre dernier coup de cœur cinéma/série ?
La série Lupin
Une musique de film/série pour travailler ou réfléchir ?
La bande originale du film Jackie Brown, de Quentin Tarantino
Fabien Roussel (Parti Communiste Français)
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Note de la Rédaction d'AlloCiné
A l'occasion de l'Election Présidentielle 2022, AlloCiné donne la parole aux douze candidats et candidates engagées dans la course à l'Elysée, avec la collaboration de Camille Marigaux, journaliste Culture, Politique et International à France Culture et RFI.
Le même questionnaire a été soumis à toutes les personnes en lice. Nous publierons chaque jour les réponses d'un ou d'une candidate, selon l'ordre déterminé par le tirage au sort officiel. Un article thématique, regroupant les réponses et propositions des différents candidats et candidates sur des sujets liés à la chronologie des médias et au piratage, sera également proposé sur notre site d'ici le 8 avril 2022.
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