DE QUOI ÇA PARLE ?
Employé discret dans une boutique de souvenirs, Steven Grant est soudain victime de pertes de mémoire et est hanté par des visions d’une autre vie. Il découvre qu’il souffre d’un trouble dissociatif de l’identité et qu’il partage le même corps qu’un mercenaire, Marc Spector. Alors que l’étau se resserre sur Steven / Marc, les deux hommes, plongés dans une aventure périlleuse parmi les puissants dieux d’Égypte, vont devoir trouver leur équilibre dans cette double identité.
La série Moon Knight est diffusée sur Disney+ à raison d’un épisode par semaine. Épisodes vus : 4/6.
C’EST AVEC QUI ?
Marvel a fait appel à deux grands noms pour incarner les personnages principaux de Moon Knight : Oscar Isaac (la postlogie Star Wars, Dune, The Card Counter, Scenes from a Marriage, parmi ses plus récents projets) s’oppose à Ethan Hawke (récemment vu dans The Good Lord Bird et The Guilty et bientôt dans The Northman et Knives Out 2) dans un affrontement de taille qui fait des étincelles.
À leurs côtés, on retrouve un autre visage connu des cinéphiles et sériephiles : F. Murray Abraham, Oscarisé du prix du meilleur acteur pour Amadeus et vu dans les séries Homeland et The Good Wife. Ici, il donne surtout de la voix pour incarner le dieu Khonshu.
Marvel Studios 2022. All Rights Reserved.
Enfin, Moon Knight peut aussi compter sur une alliée de choc, Layla El-Faouly, incarnée par May Calamawy (excellente dans la série Ramy). Sur une note plus triste, la série marque aussi la dernière apparition à l’écran de l'acteur français Gaspard Ulliel, décédé en janvier dernier, dans la peau d'Anton Mogart.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Elle était annoncée comme une série à part dans le MCU et elle l’est ! Nouvelle création originale des studios Marvel sur Disney+, Moon Knight introduit un tout nouveau héros aux multiples facettes. D’un côté Steven Grant, un employé solitaire d’une boutique de souvenirs d’un musée et ayant des troubles du sommeil ; de l’autre, Marc Spector, un mercenaire globe-trotter en proie à ses propres démons et divinités venues d’Égypte.
Partageant le même corps, celui d’Oscar Isaac, Steven et Marc sont Moon Knight et sont embarqués dans une folle et dangereuse aventure pour trouver des réponses et un semblant d’équilibre entre ces deux identités totalement opposées.
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Avec toute cette mythologie à créer autour de ce nouveau personnage en six épisodes, le créateur Jeremy Slater (L'Exorciste, Umbrella Academy) et les scénaristes n’ont pas choisi d’alourdir le récit avec des allusions trop prononcées au MCU ni avec des références aux autres super-héros et super-héroïnes de Marvel. Et c’est une bonne chose.
Entre aventure palpitante et horreur cauchemardesque
Alors que le MCU prend un tout nouveau tournant avec sa phase IV et essaie de se démarquer de la saga de l’Infini, il est extrêmement rafraîchissant de voir un personnage unique en son genre évoluer de son côté, sans être constamment ramené à l’univers auquel il est censé appartenir. C’était un pari risqué mais c’est une exécution réussie, tant le personnage de Moon Knight est assez riche et passionnant pour se suffire à lui-même.
À l’instar des autres séries des studios Marvel sur Disney+, Moon Knight s’est forgé une identité visuelle forte et authentique, aussi originale et créative que l’étaient WandaVision et Loki, - là où Falcon et le Soldat de l’Hiver et Hawkeye étaient plus classiques -, grâce à la vision d’ensemble du réalisateur en chef Mohamed Diab et des autres réalisateurs Justin Benson et Aaron Moorhead.
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Ce regard soucieux de la représentation de la culture et de la mythologie égyptiennes, aidé par des consultants, est retranscrit dans les décors époustouflants créés par l'équipe de la chef décoratrice Stefania Cella et montés dans des studios à Budapest. Ces décors pensés et façonnés sur mesure sont un formidable terrain de jeu pour les personnages pris dans une aventure Indiana Jonesque haletante.
Mais Moon Knight n’est pas qu’une série d’action, elle se distingue aussi par son côté presque horrifique et son ambiance sombre et violente venant accentuer une thématique majeure dans le show, à savoir le trouble dissociatif de l’identité dont souffre le héros Steven / Marc.
Le "Batman de Marvel" n’est pas le premier personnage à souffrir d’une maladie mentale ou d’un stress post-traumatique (Jessica Jones, Bucky Barnes, Wanda Maximoff, Thena ou Norman Osborn en savent quelque chose).
Mais le sujet est ici traité de manière encore plus frontale et avec le plus grand soin, tant dans la performance épatante d’Oscar Isaac, - même dans son accent britannique -, que dans la mise en scène inspirée des réalisateurs, jouant à fond sur les ombres, les reflets, les miroirs et les effets d'ubiquité pour accentuer la double personnalité de son héros.
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Face à lui se dresse un méchant calme et redoutable incarné par un Ethan Hawke au meilleur de sa forme. L’acteur prend un malin plaisir à jouer cet antagoniste énigmatique et dangereux, ce gourou empreint de convictions immodérées, sorte de Thanos plus terre à terre à l’idéologie douteuse mais nourrie de raisons qui lui sont propres avec des méthodes plus qu'extrêmes. La séquence d'ouverture de la série présentant Arthur Harrow annonce déjà la couleur de ce personnage brillant et bien construit.
L'alchimie entre les deux acteurs principaux est indéniable mais elle est soutenue par les performances appliquées d'autres talents qui les accompagnent, avec en tête May Calamawy, Lara Croft des temps modernes, qui amène une sensibilité et une pugnacité sans failles. De son côté, l'acteur Gaspard Ulliel livre une dernière incarnation marquante à l'écran d'un personnage qui était, sans aucun doute, appelé à revenir dans le MCU.
Enfin, on salue les costumes assez dingues, la bande son soignée mais aussi les effets visuels dans la série et notamment l'incarnation du dieu égyptien de la Lune, le vénéré Khonshu, qui effraie autant qu'il amuse, autant par sa présence physique que par son interprétation vocale apportée malicieusement par l'acteur F. Murray Abraham.
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Moon Knight en a encore sous la cape ?
Après visionnage des quatre épisodes fournis à la presse, sur six au total, il est indéniable d’affirmer que Moon Knight est une création originale qui se distingue de ses prédécesseures, tant sur le fond que sur la forme, et qui remplit parfaitement son contrat.
Elle prouve une nouvelle fois que les séries des studios Marvel est un espace plus libre et plus créatif, qui se permet d’aller sur des terrains encore peu explorés et de détourner les codes établis tout en gardant l'esprit du gigantesque univers pensé par Kevin Feige, le boss des studios Marvel.
Cela étant dit, on espérait tout de même que le curseur de la noirceur et de l’horreur soit poussé encore plus loin dans Moon Knight, comme on l'aimait dans Daredevil, et l’on reste un peu sur sa faim à certains moments clés, que Marvel ne peut s’empêcher de teinter d’humour (même si l’effet est bien plus réussi ici que dans Venom lorsque Steve est confronté au maître divin de son double).
Ne reste qu’aux deux derniers épisodes, assurément déterminants et promettant une direction inédite et intrigante, à nous surprendre véritablement et à nous séduire totalement.
