Alors qu'elle tente de rentrer chez elle, une étudiante du nom de Darby (Havana Rose Liu) est piégée par une tempête de neige qui ne lui laisse d'autre choix que de s'arrêter sur une aire d'autoroute. Sur place, plusieurs mystérieux inconnus attendent de reprendre la route. Mais sur le parking, l'héroïne fait un terrible découverte : une petite fille est sequestrée dans l'une des voitures. Son ravisseur ou sa ravisseuse se trouve là, à l'intérieur.
Huis clos angoissant, Sans issue utilise les codes du thriller policier pour brouiller les pistes et manipuler le spectateur. Le réalisateur Damien Power et quatre des acteurs, Havana Rose Liu, Dennis Haysbert, David Rysdahl et Danny Ramirez ont répondu aux questions d'AlloCiné.
AlloCiné : Parlez-nous de la difficulté d’adapter ce film du roman de Taylor Adams.
Damien Power, le réalisateur : Tout d’abord, nous avons tourné pendant la pandémie. Le plus dur fut toute cette logistique compliquée pour assembler toutes les pièces du puzzle afin de pouvoir commencer le tournage. J’ai d’abord lu le script d’Andrew Barrer et de Gabriel Ferrari avant de me plonger dans le livre de Taylor Adams. J’ai été conquis par cet univers noir et palpitant. Cela correspond totalement à mon univers. Avec l’aide du producteur Scott Frank, je savais que nous pouvions en faire un film hors du commun. Nous avons tourné entièrement le film à Oakland en Nouvelle-Zélande. Vous pouvez imaginer la difficulté de faire venir tout le monde en ces temps difficiles et complexes.
De quoi traite vraiment ce film pour vous?
Damien Power : C’est vraiment le parcours d’un personnage que nous suivons, celui de Darby, jouée par l’admirable Havana Rose Liu, qui a fait preuve d’un grand courage. De plus, ce film se déroule en une seule nuit. Donc ce fut un tournage éprouvant pour tout le monde impliqué dans cette production. Sous une pression extrême, j’aime laisser les personnages se révéler au public. En tant que metteur en scène, j’aime observer ce qui va se passer lorsque je mets tous ces personnages dans une situation tendue comme celle de No Exit.
Le film pose finalement une question : “Qui êtes-vous ?”. Et en fonction de l’évolution de la soirée : “Qui êtes-vous maintenant ?”. Je pense que c’est aussi un film qui montre ce que chacun est capable de faire sous la pression du désespoir. Ils sont tous en pleine dérive au cours de cette nuit tragique, brutale et où chacun cache un secret personnel. C’est une question de survie pour chacun d’entre eux. Que doivent-ils faire pour survivre jusqu’au petit matin ? Darby, par exemple, va devoir embrasser la violence de ses adversaires, elle va devoir aller au bout de son humanité et faire face au pire qui sommeille en elle.
Havana Rose Liu : Pour moi c’est un thriller où on ne sait jamais qui est qui et quelles intentions véritables se cachent derrière chaque personnage. C’est fascinant et effrayant en même temps. Cette tension permanente va vous mettre dans une situation de stress total. Ce film pose la question de la confiance que l’on peut ou pas avoir envers les autres.
C’est aussi un film sur l’isolement. Pas seulement le lieu où se déroule l’action mais aussi l'isolement mental qui règne dans la tête de nos protagonistes. Finalement, ce film vous force à vous demander jusqu’à quel point et sacrifice pouvez-vous aller pour sauver l’autre qui se trouve en danger.
Dennis Haysbert : Ce que j’aime avec ce film c’est que l’on ne sait jamais dans quelle direction on va. C’est un labyrinthe mental et je pense que le public s’y perdra avec délice.
David Rysdahl : Ce film montre que l’on se trompe souvent sur la vraie nature de la personne qui est en face de vous. Il ne faut jamais se fier aux apparences. Pour moi, c’est également un film sur les traumatismes de la vie, de son passé et comment on doit apprendre à vivre avec.
La vie est comme un jeu de domino, vous faites le choix de cette décision de faire tomber une pièce et tout s’enchaîne sans que vous puissiez totalement garder le contrôle de ce qui vient après. Il faut faire attention à ce premier choix, cette première décision.
Le film s’appelle “Sans issue”, alors quand vous êtes-vous retrouvé, pour la dernière fois, dans une situation "sans Issue” ?
Damien Power : Chaque jour passé sur ce tournage fut un moment de “No Exit” pour moi !
Dennis Haysbert : Je crois que je n’ai jamais été dans une situation de “sans issue” ou je ne serais pas ici pour vous en parler.
David Rysdahl : Je viens de l'État du Minnessota qui est peuplé de larges forêts avec de nombreuses rivières sans fin. Et bien sûr, dans ces endroits, il n’y a aucune connexion téléphonique, ni toilettes. Et quelque part, de me retrouver dans un environnement aussi hostile, presque “sans issue”, me libère totalement. Comme si j’étais intouchable et introuvable. J’aime ce sentiment de liberté "extrême".
Danny Ramirez : Une fois, quand j’étais tout jeune, je me suis retrouvé au cœur d’un ouragan d’une violence insensée, c’était vraiment un moment presque “sans issue”. Il n’y a pas si longtemps je me suis retrouvé sur un tournage entièrement filmé sur un voilier. Nous étions au milieu de l’océan et sans aucune connexion téléphonique ou d’internet. C’était intense.
Havana Rose Liu : J’ai la chance, dans ma vie, de ne jamais avoir été dans une situation comme celle-ci. J’ai heureusement toujours trouvé l’issue aux quelques difficultés auxquelles j’ai dû faire face, comme de tourner ce film.
Propos recueillis par Emmanuel Itier, à Los Angeles.
Sans issue est disponible sur Disney+.