ÇA PARLE DE QUOI ?
Dans un futur lointain, sur une planète sauvage, Roxy, une adolescente solitaire, délivre une criminelle ensevelie sous les sables. A peine libérée, cette dernière sème la mort. Tenues pour responsables, Roxy et sa mère Zora sont bannies de leur communauté et condamnées à traquer la meurtrière. Elles arpentent alors les territoires surnaturels de leur paradis sale…
"After Blue" de Bertrand Mandico - Avec Paula Luna, Elina Löwensohn, Vimala Pons… - Sorti le 16 février
À PARTIR DE QUEL ÂGE ?
After Blue est interdit aux moins de 12 ans. Il écope de la même classification que le court métrage Ultra Pulpe, passé par la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2018, mais est un cran en-dessous des Garçons sauvages, interdit aux moins de 12 ans avec avertissement lors de son passage en salles, en février de la même année.
BERTRAND MANDICO : EPISODE II
Il y a quatre ans, presque jour pour jour, Les Garçons sauvages permettait au public qui n'était pas familier de ses courts de découvrir le cinéma de Bertrand Mandico. Car dans ce premier long métrage, OVNI visuel sur fond de transidentité, transparaissait le goût du cinéaste français pour le sexe, le sang et le mélange des fluides et des genres (sexuels et cinématographiques).
Des éléments que l'on retrouve encore dans After Blue, avec davantage de couleurs que dans Les Garçons sauvages, majoritairement en noir et blanc. Et avec une patine un peu rétro qui donne à ce croisement entre SF, western et fantasy l'impression de sortir des années 60, jusque dans la post-synchronisation des sons.
Ecrit il y a dix-huit ans pour être interprété, entre autres, par Guillaume Depardieu, Katerina Golubeva et Maurice Garrel, tous décédés depuis, After Blue est reparti de l'avant après la concrétisation des Garçons sauvages. Et ce récit aux allures de conte, qui devait initialement se dérouler en Amérique du Nord et que son réalisateur qualifiait alors de néo-western, a changé de planète pour faire écho aux préoccupations écologiques actuelles.
After Blue est donc cette nouvelle planète sur laquelle les hommes meurent, victimes de leur pilosité. Et le théâtre dans lequel Bertrand Mandico mélange ses obsessions et ses nombreuses influences : dans une interview donnée au site Chaos Reign, il revendique pas moins de 78 références, allant de Dune (pour le côté "space opera, punk et ésotérique") à Querelle et son esthétique de studio assumée, en passant par La Planète des singes, le bestiaire de Princesse Mononoké ou encore La Ruée vers l'or, qui a en partie inspiré le personnage de Zora.
Sans parler de ces femmes appelées Kate Bush ou Sternberg (comme le réalisateur de L'Ange Bleu), ou ces armes à feu qui portent des noms de marques de luxe. Sans grande surprise, pour qui suit l'œuvre de Bertrand Mandico, ce dernier nous offre un nouvel Objet Filmique Non Identifié (OFNI), tour à tour déstabilisant et fascinant, dans lequel on croise des habituées de son cinéma (Vimala Pons, Pauline Lorillard, Elina Löwensohn) et découvre Paula Luna.
Un long métrage que l'on peut également voir comme le second volet d'un tryptique : "J'ai la sensation depuis peu que je suis en train de faire une trilogie", explique Bertrand Mandico dans le dossier de presse. "Les Garçons sauvages serait le Paradis, After Blue serait le Purgatoire. Et l'enfer ce sera Conan la barbare." Soit la relecture féminine du roman de Robert E. Howard qui a donné naissance au classique de la fantasy avec Arnold Schwarzenegger, et sur laquelle on ne sait pas grand-chose. Si ce n'est que les prises de vues de ce projet qui mêlera théâtre et cinéma sont terminées.
"Des mondes féminins et des figures démoniaques les rapprochent", ajoute-t-il à propos de ses films. "À ce titre, mais à ce titre seulement, After Blue est le second long métrage d'une trilogie." Et à voir au cinéma depuis le 16 février, alors que neuf de ses œuvres sont visibles sur la plateforme MUBI.