Un an après le lancement de la série sur TF1, Je te promets, l'adaptation française de This Is Us avec Hugo Becker, Camille Lou, Guillaume Labbé, Marilou Berry, et Narcisse Mame, revient ce soir pour une saison 2 très réussie, qui parvient à approfondir chacun des membres de la famille Gallo et nous réserve de jolies surprises, entre nouveaux personnages, rires, et séquences d'émotion à foison.
À l'occasion de la diffusion des deux premiers épisodes, Aline Panel, la productrice de Je te promets, à qui l'on doit également la série Sam, revient pour nous sur la thématique principale de cette saison 2, à savoir la mort de Paul, le père des triplés, dont les circonstances seront enfin révélées.
Et nous en dit plus sur les défis de cette nouvelle saison et sur la nouvelle casquette de Marilou Berry, l'interprète de Maud, qui a co-réalisé les douze épisodes avec Renaud Bertrand, qui avait déjà officié sur la première fournée l'an dernier.
AlloCiné : Après le succès de la première saison, et le bon accueil critique, y compris des journalistes qui avaient vu et aimé This Is Us, vous aviez la pression en vous lançant dans cette saison 2 ?
Aline Panel : De toute façon, la pression, je me la mets toute seule (rires). Faire une série, ce n’est jamais gagné. Et puis, j’aime que ce soit beau, que ce soit pro, que l’écriture soit tenue. Donc je pousse toujours le plus loin possible le curseur.
Après la première saison, j’ai voulu tenter une autre méthode pour cette saison 2, car douze épisodes à livrer en un an ce n’est pas rien. Au niveau de l’écriture, je n’ai rien changé, car les deux auteurs principaux, Brigitte Bémol et Julien Simonet, sont formidables et sont totalement disponibles pour la série parce qu’ils travaillent en exclusivité pour moi. Ils peuvent donc assurer les douze épisodes.
Ils écrivent toutes les arches, ils conçoivent la saison, et ils écrivent tous les séquenciers à deux. Et ensuite on a des auteurs qui viennent aider sur les dialogues, et au dernier stade c’est Brigitte et Julien qui reprennent l’ensemble. Ça apporte une vraie cohérence, un vrai suivi à la série, et c’est important vu qu’on est sur du feuilletonnant.
Par contre, sur la réalisation, j’ai décidé de faire bouger les choses. Sur la première saison, chacun des deux réalisateurs avait réalisé six épisodes. Ça demandait beaucoup de travail de mise en accord entre les deux, et c'était parfois compliqué, on ne pouvait pas non plus forcer la nature des gens. Tout n'était pas toujours forcément optimal sur le plan de la cohérence entre les deux blocs.
Donc en saison 2 je me suis dit "Et si on essayait plutôt un réalisateur qui s'occupe du présent et un réalisateur qui fait le passé ?". Et c'est comme ça que la saison a été co-réalisée par Renaud Bertrand, qui avait déjà travaillé sur la saison 1, et par Marilou Berry.
J'ai quand même demandé à Renaud de lancer le présent avec Marilou Berry. Il y a donc un lead important de Renaud sur l’ensemble des 12 épisodes, une cohérence là encore. Et une vision artistique très fluide d’un épisode à l’autre. Mais ensuite il s’est occupé intégralement des séquences qui se déroulent dans le passé, et Marilou a réalisé les séquences qui se passent dans le présent.
Est-ce que c’est Marilou Berry qui est venue vers vous avec l’envie de réaliser des épisodes cette année ?
Je pense qu’elle en avait l’envie, oui. Elle nous l’avait fait savoir vaguement, c’était dans l’air, mais il fallait creuser. Et Marilou est très proche de Renaud donc je pense qu’elle lui en a parlé plus clairement. Et je voulais vraiment que Renaud puisse choisir la personne qui allait co-réaliser la saison avec lui. Alors il m’a proposé Marilou et j’ai trouvé que c’était une super idée.
J’aime travailler avec Marilou, elle est très intelligente dans sa façon de préparer, de s’emparer des textes. Très respectueuse du travail des auteurs aussi, et très cash. Et j’aime beaucoup les gens qui disent tout de suite les choses. Du coup, j’étais tout à fait pour, j’avais vu ses longs métrages, je trouvais ça très intéressant. Et ça me permettait de continuer à déployer la "famille" Authentic Prod. J’adore fidéliser mes talents et leur permettre de passer d’une casquette à l’autre. Je le fais de plus en plus.
Comment définiriez-vous cette saison 2 de Je te promets ?
C’est vraiment la saison qui explique les circonstances de la mort de Paul (Hugo Becker). Car on sait depuis le début qu’il est mort, mais on ne sait pas comment il a perdu la vie. Et ce ne sont pas que les circonstances factuelles, ce sont aussi les circonstances psychiques de cette tragédie.
Ce n’est pas un secret, cette série me parle beaucoup, car j’ai perdu ma mère quand j’avais 14 ans, on était dix enfants, quasiment tous mineurs. Et on est orphelins depuis longtemps car notre père est décédé peu de temps après notre mère. Et je me suis rendu compte en discutant avec mon frère que nous n’étions pas d’accord sur qui avait le plus souffert de la mort de nos parents. C’est fou, et c’est vraiment le coeur du sujet de la saison 2 de Je te promets.
Perdre un parent quand on est adolescent, ce n’est pas neutre. Car, psychiquement, c’est la période où on a besoin de couper le cordon. On veut un peu la mort psychique du père et de la mère. Ils sont tous plus ou moins là-dedans.
Et en plus il se trouve qu’ils n’étaient pas tous présents au moment de la mort de Paul. Donc ils vont se traîner ça toute leur vie. Et c’est ce qui va à la fois les lier de façon exceptionnelle jusqu’à la fin de leur vie et ce qui, en même temps, va les faire souffrir et augmenter leurs dissensions.
Les conséquences de la mort de Paul sur leur adolescence et sur leur vie d’adulte aujourd’hui sont vraiment le coeur de la saison 2. Et de la série de manière plus générale.
Est-ce qu’on peut dire aussi que c’est un peu la saison de Guillaume Labbé, qui est exceptionnel, notamment dans les épisodes où Michaël sombre complètement ?
Oui, je suis d’accord. Sur chaque saison on essaye d’équilibrer les arches entre chacun des triplés, mais il y a toujours un personnage qui imprime plus. En saison 1 c’était Mathis avec l’adoption, parce que c’était l’objet des premiers épisodes. Le premier drame de cette famille c’est qu’un bébé a été remplacé par un autre. Est-ce que c’est celui qui a été le plus aimé ?
Et en saison 2 c’est absolument Michaël qui est un peu plus dans la lumière, car on s'intéresse vraiment à la mort de Paul, et c’est Michaël qui a, objectivement, eu l’enfance et l’adolescence la plus compliquée. Et on va comprendre pourquoi.
Sans trop en révéler, on peut dire que la mort de Paul n'est pas la même que celle de Jack dans This Is Us, les circonstances sont différentes. C'était le principal défi de cette saison 2 pour vous et pour les auteurs ?
On a eu un aller-retour là-dessus. On a commencé sur quelque chose de différent, puis on est reparti sur la version américaine. Et finalement j’ai dit "Non, on ne peut pas faire ça. Le problème, là c’est que les téléspectateurs vont être spoilés". Car tout le monde a accès à This Is Us. Ça aurait été vraiment dommage.
Autant, être spoilé sur le fait que c’est une famille avec trois enfants dont un qui est adopté, ce n’est pas grave. On le sait dès la fin du premier épisode, et dès l’affiche on peut le comprendre. Donc on l’a gardé en saison 1. Mais pour la mort de Paul, il était important de ne pas faire comme la série américaine et de proposer quelque chose de différent pour assumer qu’on est français et qu’on peut prendre quelques libertés.