De quoi ça parle ?
Un seigneur écossais est convaincu par un trio de sorcières qu'il deviendra le prochain roi d'Écosse, et sa femme ambitieuse le soutient dans ses plans de prise du pouvoir.
The Tragedy of Macbeth, un film écrit et réalisé par Joel Coen d'après William Shakespeare avec Denzel Washington, Frances McDormand, Alex Hassell...
C’est avec qui ?
Doit-on encore présenter Denzel Washington et Frances McDormand ? Ils font tous deux partie des plus grands acteurs de leur génération. Chacun a été oscarisé, dans la catégorie "meilleur acteur" et "meilleure actrice" : Training Day pour Denzel Washington ; Nomadland et 3 Billboards, les panneaux de la vengeance pour Frances McDormand.
Ensemble, ils forment le couple Macbeth. Un couple plus âgé que dans la pièce de Shakespeare, sans héritiers, et donc plus avide d’arriver au pouvoir.
Autour d’eux, la distribution est elle aussi prestigieuse, composée de Brendan Gleeson dans le rôle du roi Duncan mais aussi d'Alex Hassell, Bertie Carvel, Corey Hawkins ainsi que Harry Melling.
Ça vaut le coup d’œil ?
Pour la première fois, Joel Coen réalise un film sans son frère Ethan. Ce dernier semble vouloir se retirer du monde du cinéma selon Carter Bruwell, le compositeur attitré du duo. Et effectivement, The Tragedy of Macbeth ne porte pas la marque du duo si célèbre et identifiable.
Cependant, Joel Coen s’est entouré d’une équipe de fidèles dont Bruno Delbonnel, le directeur de la photographie qui signe ici un noir et blanc formellement magnifique qui fait penser à Man Ray. Ses images sont d’autant plus impressionnantes que le film a entièrement été tourné en studio, dans un décor à l’austérité calviniste.
Frances McDormand et Denzel Washington livrent tous deux une performance irréprochable. Leur intensité et leur finesse de jeu viennent au secours d’un texte, certes magnifique - c’est du Shakespeare ! – mais difficilement accessible s’il n’est pas un minimum adapté à l’époque contemporaine (ou trahi).
Tout au long du film, on ne peut s’empêcher de voir l’ombre d’Orson Welles planer sur chaque plan et chaque intention. C’est lui qui a posé le standard en matière d’adaptation de Shakespeare au cinéma et c’est à lui que Joel Coen se réfère constamment. C’est là qu’il se perd, en étant trop dans la révérence. Il manque à ce film le côté facétieux et insolent qu’on connaît des frères Coen. Mais c’est peut-être la nouvelle voie artistique de Joel sans Ethan.