AlloCiné : Comment présenter Jellystone, qui revisite de manière moderne tous les héros culte de la marque Hanna-Barbera ?
C.H. Greenblatt (créateur et showrunner) : William Hanna et Joseph Barbera étaient des créateurs de dessins animés fabuleux. Qui ne se souvient pas de La famille Pierrafeu ou de Satanas et Diabolo ! C’était l’age d’or d’Hanna-Barbera dans les années 70. Je voulais vraiment redonner vie aux héros mythiques qui nous ont donné tant de plaisir.
Lorsque Warner a repris le catalogue entier de toutes leurs creations, ils m’ont donné carte blanche pour faire ce que je voulais. Au début l’idée était de créer plusieurs courts métrages. Mais lorsque je me suis mis au travail j’ai vite eu une meilleure idée : créer une série autour d’une ville, Jellystone, avec tous mes personnages favoris d’Hanna-Barbera. Je pense que pour les enfants cela va être génial de découvrir ces personnages qu’ils ne connaissent pas. Et pour nous, adultes, c’est forcément un grand moment de nostalgie, un hommage à des héros de dessins animés qui ont bercé notre enfance.
Au final, ce fut vraiment du pur plaisir de faire se rencontrer tous ces personnages culte qui avaient leur propre univers dans un même environement et de voir ce qui pouvait se passer. De plus, cela m’a permis de ressortir du placard des personnages que tout le monde avait un peu oublié.
Quels personnages en particulier ?
Il y a, par exemple, un épisode avec Glump, tiré de la série Valley of the dinosaurs. Je ne me souvenais même pas de son existence ! Mais nous avons aussi remis en avant Shazzan dans d’autres épisodes. Il n’a jamais été considéré comme un "classique" d’Hanna-Barbera, mais dans notre série il devient presque un personnage principal. Nous avons aussi The Hillbilly Bears (Une famille Ours au Far West) et tant d’autres personnages que vous reconnaîtrez sûrement sans vraiment les connaître.
Il y a tellement d'easter eggs que je ne saurais même pas tous les nommer. Mais ce qui est certain c'est que nous n’avons crée aucun nouveaux personnages pour les besoins de Jellystone. Nous avons juste puisé dans le catalogue d'Hanna-Barbera et en avons ramené une bonne partie à la vie.
Quels sont les personnages phares de cette nouvelle série ?
C’est surtout une série construite autour d'Augie Doggie et de Doggie Daddy, ainsi qu'Hucklebbery Hound, qui est le maire de la ville. Mais vous retrouverez aussi Yogi Bear, Top Cat, El Kabong, qui est un peu le Batman de Jellystone. Ou encore l’incontournable Jabberjaw. Cette première saison met en avant tous ces personnages qu'on adore. Et j’allais oublier Capitaine Caverne qui rajoute un peu de piment à notre recette déjà fort épicée.
En plus de votre travail de showrunner sur la série, avez-vous également prêté votre voix à certains personnages ?
Évidement, cela va de soi. J’ai notamment prêté ma voix à Doggie Daddy, à Boo Boo, à Benny the ball, ou encore à Yippee. Je ne pouvais pas passer à côté de cette oppotunité.
Selon vous, quels éléments sont uniques et propres à l’univers crée par Hanna-Barbera ?
En fait, il faut savoir que tous ces personnages sont vraiment inspirés par des comédiens américains qui ont vraiment existé. Par exemple, Yogi Bear a été inspiré par Art Carney (Ed Norton) des Honeymooners. Hanna-Babera s’est toujours inspiré des comédiens des années 50 et 60. Je trouve que ces personnages sont le reflet de la pop culture américaine de la seconde moitié du XXe siècle. Prenez Les Jetson, c’est vraiment une métaphore sur la société des années 50. Quant à Hong Kong Fou Fou, c'est la réponse à tous les films de kung-fu de la fin des années 70 avec Bruce Lee.
Dans quelle mesure, dans ce cas, cette série résonne-t-elle avec notre époque ?
Il y a eu un choix de faire en sorte que nous soyons d’actualité. Comme avec Yogi Bear, qui est un parent qui sur-protège son enfant. Il y a également un épisode où des enfant détruisent leur ville avec un jeu de réalité virtuelle : nous sommes en plein dans la folie des jeunes jouants à des jeux vidéo sans se rendre compte des conséquences de leurs actes.
Le personnage de El Kabong est, d’ailleurs, dans cet épisode et c’est lui qui les pousse à l’extrême. Il y a donc des thèmes d’actualité mais nous tentons toujours d’y ajouter une note d’humour pour mieux faire passer le message. Il ne faut jamais prêcher mais toujours tenter d’éduquer. Au final, il faut toujours essayer de reconstruire ce tissu humain qui semble avoir disparu de notre société. C’est une série qui montre que l’on peut vivre ensemble malgré nos différences.
J’espère que le public saisira cette sensibilité et ce "message" qui me semble essentiel. Et aussi qu'il prendra beaucoup de plaisir à regarder JellyStone.
Jellystone est diffusée chaque samedi à 8h sur Cartoon Network.
