La semaine dernière, Ridley Scott s'en prenait violemment aux films de super-héros : "Les meilleurs films sont presque toujours portés par les personnages. On peut parler des super-héros si vous le voulez, parce que je vais les défoncer. Je vais les défoncer ! Putain qu'est-ce qu'ils sont chiants ! Les scénarios ne sont vraiment pas bons", s'emportait le réalisateur au micro de Deadline.
Après ce règlement de comptes en règle, Scott ne s'est pas arrêté là ! Interrogé récemment par The Hollywood Reporter, le metteur en scène a vivement réagi à l'échec commercial du Dernier duel, sorti en France le 13 octobre dernier. Pour lui, si son film n'a gagné que 27 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 100M, c'est de la faute des "millenials et de leurs putains de téléphones portables !", a-t-il déploré.
Les millenials ne veulent pas qu'on leur apprenne quoi que ce soit à moins qu'on le leur dise sur un téléphone portable.
"Je pense que ce que nous avons aujourd'hui, c'est un public qui a été élevé avec ces putains de téléphones portables. Les millenials ne veulent pas qu'on leur apprenne quoi que ce soit à moins qu'on le leur dise sur un téléphone portable", a-t-il fustigé.
"Je grossis le trait, mais je pense que nous y sommes confrontés en ce moment avec Facebook. Nous n'avons pas donné les bons outils aux jeunes pour développer une confiance en eux digne de ce nom. La nouvelle génération s’est orientée dans la mauvaise direction à cause de tout ça", estime le cinéaste de 83 ans.
Je n'ai jamais regretté un seul de mes films. Aucun.
"La relation avec le studio Fox a été solide tout le long de la production. Nous avons tous pensé que c'était un scénario formidable. Et nous l'avons fait. On ne peut pas gagner tout le temps. Je n'ai jamais regretté un seul de mes films. Aucun. J'ai appris très tôt à être mon propre critique. La seule chose sur laquelle vous devriez avoir une opinion est le travail que vous venez de faire. Et ne jamais regarder en arrière. C'est mon credo", conclut Ridley Scott, qui a visiblement déjà oublié Prometheus et Alien Covenant...
Le cinéaste pourra-t-il se consoler avec le succès éventuel de son nouveau film, House of Gucci, en salles le 24 novembre ? Réponse dans quelques temps. À noter que Le Denier duel n'a attiré que 384.490 spectateurs dans l'Hexagone. Ridley Scott a-t-il raison de blâmer les "millenials" ?
Il semblerait que le public n'ait tout simplement pas été réceptif à une épopée historique sombre et dramatique pendant une période de crise sanitaire. Dans les colonnes du New York Times, le metteur en scène partageait déjà son amertume avant de fustiger les téléphones portables au micro de THR :
"Ça a été extrêmement décevant de constater cet échec. La chose la plus dévastatrice qui soit, c'est de penser qu'on va assurer auprès du public, mais en fait non. Vous devez être le seul maître de votre film. Si vous commencez à vous demander ce que les gens vont penser ou veulent, ça vous sera fatal", a-t-il confié.
LA BANDE-ANNONCE DE HOUSE OF GUCCI