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    Aya et la Sorcière sur Netflix : le nouveau film de Gorō Miyazaki ne fait pas honneur aux studios Ghibli
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    "Aya et la sorcière" débarque en exclusivité sur Netflix. Entre respect des thématiques et rupture des traditions du studio Ghibli, que vaut le nouveau film signé Gorō Miyazaki ?

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Aya a grandi dans un orphelinat douillet depuis qu’elle est bébé et ne sait pas que sa mère avait des pouvoirs magiques. Aimée et choyée, la fillette de 10 ans n’a jamais voulu quitter son cocon et son cher ami Custard. Espiègle, rusée, elle mène son petit monde par le bout du nez ! Lorsqu’un couple étrange vient l’adopter, Aya se rebelle et suit sa nouvelle famille à reculons… Mais que peuvent bien cacher ce mystérieux Mandrake et cette inquiétante Bella Yaga ? Au rythme des enchantements, une aventure extraordinaire attend l’adorable effrontée… car ses prétendus parents ne sont autres que des sorciers !

    Aya et la sorcière
    Aya et la sorcière
    Sortie : 31 mai 2022 | 1h 22min
    De Goro Miyazaki
    Avec Sylvia Bergé, Shinobu Terajima, Thierry Hancisse, Etsushi Toyokawa, Micha Lescot
    Presse
    2,2
    Spectateurs
    2,2
    Voir sur Netflix

    ÇA MÉRITE LE COUP D’OEIL ?

    Après plusieurs reports en raison de la fermeture des salles, c'est finalement sur Netflix que débarque en France Aya et la sorcière, la nouvelle production forcément très attendue des studios japonais Ghibli. Ce troisième long métrage signé Gorō Miyazaki, fils du légendaire Hayao Miyazaki.

    L’une des thématiques principales d’Aya et la sorcière est celle de l’héritage. Bien sûr, il y a ce lien entre la petite Aya et sa volonté de devenir une sorcière, sans même savoir que sa mère – qu’elle n’a pas connue – était elle-même une adepte de la magie noire. Mais cette même connexion relie Gorō Miyazaki et son illustre père, puisque Aya et la sorcière est tiré d'un roman de l’auteure britannique Diana Wynne Jones (disponible en format illustré aux éditions Ynnis), dont Hayao Miyazaki avait déjà adapté le livre Le Château de Hurle sous le titre du Château ambulant.

    Dans Aya et la sorcière, tous les ingrédients qui ont fait par le passé le succès des studios Ghibli semblent réunis : une petit fille espiègle et rebelle enchaîne les bêtises et désire apprendre la magie après avoir été adoptée par une sorcière et son démon de mari. Il y a dans ce film beaucoup d’humour, mais étonnamment assez peu d’émotion, l’intrigue n’exploitant pas vraiment la nature orpheline de son héroïne si ce n’est pour évoquer parfois que son meilleur ami lui manque.

    Ghibli

    Insistant davantage sur le côté farceur que nostalgique d’Aya, le long métrage surprend en éludant complètement le personnage de la mère, bien que de vagues indices sur son passé et sa relation avec les parents adoptifs de la fillette nous sont néamoins donnés. L'attraction principale du film est bien entendu son aspect visuel. S’il est arrivé par le passé que des productions Ghibli emploient des techniques d’images de synthèse, jamais encore un film du studio n’avaient été entièrement produit en CGI.

    C’est désormais chose faite avec Aya et la sorcière pour un rendu certes convenable d’un point de vue technique, mais qui ne possède plus cette part de magie qui avait fait par le passé toute l’originalité des films Ghibli. Parfois convaincant, parfois franchement moche, l’animation du long métrage ne laisse en tout cas pas indifférent.

    Il existe un grand débat chez les fans d’animation japonaise pour déterminer si Gorō Miyazaki est ou non un réalisateur digne des studios Ghibli. S’il ne fait guère de doute qu’il ne possède pas le talent de son père, Gorō fait preuve avec Aya et la sorcière d'un talent certain, mais très certainement incompatible avec l’essence même des productions Ghibli. Son long métrage ne possède ni la poésie ni la profondeur des œuvres de Miyazaki père, et témoigne même de carences importantes, tant dans son sens de la narration que dans sa mise en scène, souvent plate et convenue.

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