Fin 2010, Guillaume Canet dévoile Les Petits mouchoirs, film très personnel sur l'amitié qui rencontre un grand succès public avec près de 5,5 millions de spectateurs au rendez-vous. Ce projet, dont il a eu l'idée après qu'aucun de ses amis n'est venu lui rendre visite à l'hôpital lorsqu'il avait contracté un staphylocoque doré doublé d’une septicémie, a été un moment douloureux à vivre avec notamment des problèmes pour canaliser les comédiens et, le jour de la sortie du film, la mort d'un de ses amis en moto.
C'est en raison de cet accident tragique que Nous finirons ensemble, la suite des Petits mouchoirs diffusée ce mardi soir sur M6, n'a pas immédiatement vu le jour. "Dès cet instant, tout s’est arrêté. Le succès rencontré par le film m’est évidemment apparu bien anecdotique par rapport à cette tragédie", raconte Canet.
"J’ai donc mis Les Petits mouchoirs de côté pendant des années", poursuit-il. "Jusqu’à ce qu’un soir, des années plus tard, je retombe par hasard sur le film à la télé. Et je me suis surpris à me marrer, à être ému, à prendre plaisir à retrouver ces personnages. Mais sans avoir alors l’idée de les retrouver dans un autre film."
C'est plus précisément pendant la promotion de Rock'n Roll que le projet d'une suite s'est concrétisé. Guillaume Canet explique : "C'est un moment où je fais le constat que j’arrive à un âge où mon entourage comme moi-même ne réagissons plus de la même manière que dix ans auparavant. Au fil de ces années, on a parfois perdu un parent, on s’est remariés ou on a eu des enfants. Nos priorités ne sont plus les mêmes. On a moins le temps pour faire les choses et du coup, on se parle plus franchement."
"J’ai donc eu envie de plonger les personnages des Petits mouchoirs dans ces situations où on solde les comptes", poursuit celui qui dévoilera l'an prochain Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu. "Ce n'est pas parce qu’on est potes depuis vingt ans qu’on est obligé de le rester. Et de voir si, une fois leurs quatre vérités dites, ils finiront ensemble ou non."
"L'état des lieux est rude car beaucoup d’entre eux ont perdu leurs illusions", note Canet pour décrire la suite au long cours qu'est Nous finirons ensemble. "Je continue donc à montrer des personnages imparfaits, enfermés dans leurs problèmes mais en insistant aussi sur l’idée qu’ensemble, malgré leurs dissensions, ils finiront par être plus forts et ne plus subir les choses. (...) Je voulais simplement éviter de verser dans le pathos comme j’avais pu le faire dans Les Petits mouchoirs. Parce que j’ai changé. Je voulais une émotion présente mais tenue et tendue, jamais pleurnicharde."
Nous finirons ensemble : Guillaume Canet saura-t-il reconnaître ces films de potes ?