C'est assurément l'un des films dont on parlera le plus pendant ce 47ème Festival de Deauville. Pour sa qualité d'abord, car Pleasure nous plonge dans les coulisses de l'industrie pornographique américaine avec une grande maîtrise, et permet à se réalisatrice Ninja Thyberg de questionner la prédominance du regard masculin. Dans ce milieu et la société en général.
Et puis il y a l'affiche française de ce film choc, révélée quelques jours avant le début du Festival. Reprenant une photo tirée du long métrage, elle renvoie à son côté coloré qui tranche avec la noirceur de certaines situations, et son côté sulfureux n'est pas vide de sens. La preuve avec sa réalisatrice, qui a évoqué le poster à notre micro.
"J'aime l'idée d'avoir les deux filles, car il est ainsi question de leur relation d'amitié", nous répond Ninja Thyberg à Deauville. "Et nous les voyons jouer avec cette banane et ce téléphone. Il y a une part de jeu de rôles et elles font très jeunes sur la photo, donc elle représente deux jeunes filles qui, à la fois, jouent avec ces rôles et reproduisent elle-même le regard masculin [ou "male gaze", ndlr]."
"Car c'est ce qui se produit aujourd'hui, avec les réseaux sociaux et la génération Instagram, où les femmes deviennent des productrices d'images. Ce sont à la fois des objets sexuels et le sujet en même temps. Des productrices devant comme derrière la caméra. Il est très intéressant de voir comment elles jouent avec cela, en le reproduisant et, parfois, faisant quelque chose de subversif avec."
Interdit aux moins de 18 ans au moment de sa présentation, en Compétition, au 47ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, Pleasure sortira dans nos salles le 20 octobre. Auréolé d'un prix mérité ?